Ce spectacle n’arrête jamais. Il ne cessera pas davantage lorsque nous ne pourrons plus être sur terre pour témoigner de sa beauté. Il nous poursuit, nous enveloppe, jour et nuit, en toute saison. C’est la nature de la nature de s’offrir à notre contemplation.
Maintenant que nous pouvons nous permettre de sortir plus souvent, la période estivale offre l’indicible. Car c’est l’été que se déploie un festival si vivant que les mots n’arrivent pas à en donner des images précises. Allons-y alors, même si… même si les mots sont de bien faibles reflets du réel.
Tous ces verts, dans toutes les teintes, tous ces possibles et toute cette lumière!
D’abord, sentir le bruissement des feuilles, grandes ou petites, sous les vents, le soleil ou la pluie. Le sifflement des résineux, sous les vents, le soleil et la pluie. Le mouvement des vagues sur les lacs ou les flaques et les rivières, grandes ou petites, qui rigolent sans arrêt. Le chant des grenouilles, celui des huards ou des grillons qui font résonner nos esprits le moment venu. J’en oublie beaucoup… Il faut faire silence pour entendre un chant. Écouter pour comprendre la symphonie des vies.
Puis, les danses des nuages, leurs chorégraphies sans nom, spontanées et sans répétition, qui plongent les regards tranquilles dans la naïveté. Tant et tant qu’on ne voudrait plus en sortir. Ou encore, les étonnants feux d’horizon, lorsqu’ils s’allument à la tombée du jour. J’allais oublier, j’en oublierai toujours, les spectacles sans nom, spontanés et sans répétition, des outardes dans le ciel, des grues, des canards, des mouches à feu, des guêpes, des colibris ou des chauves-souris.
La rosée suintant des fougères ou des herbes folles et mouillant les pieds lors des marches au soleil levant. Les mouvements soudains des poissons surpris lors des plongées au fond de nos eaux. Ici, par exemple, sans nous avertir, une immense truite saute hors de la rivière pour alimenter une légende. Et comment nommer les figures non imposées des patineuses sur les étangs sans vent?
Les cris de l’écureuil, le tambourinement du pic-bois et les refrains constants de tous ces oiseaux que je ne connais pas, qui donnent la note, à tout instant, au concert forestier. Ici, je parle toujours de nos instants d’été, ceux qui ne sont pas diffusés autrement que sur place, dans le présent. J’en oublie encore, il y aurait tant à décrire…
Pour finir, je devine que ce ne sont pas les mots, sinon peut-être les poèmes, qui souffleront puis animeront les beautés de l’été dans nos esprits. Un silence méditatif donnerait sans doute plus d’écho à ce qui vibre dans nos natures.
Pour finir, il aurait peut-être été plus simple pour moi de tenter de vous parler de l’offre culturelle de cet été dans notre pays… Heureusement, il y a un journalpour cela!
Bonne lecture, bons spectacles et bon été!