Mélanie Nadeau est cette artiste bien connue dans la région, qui manie tant les animations (Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue), les œuvres immersives extérieures (Abat-jours Mitto à Val-d’Or, des scénographies pour le FME) que le jeu et le conte (Festival des langues sales, puis récemment, le Circuit paroles vivantes qui la mènera jusqu’à Montréal). Elle sait offrir des univers envoutants qui captent l’imaginaire et nous habitent longtemps.

Si la réalité des travailleurs autonomes en culture rime avec incertitude, elle rime aussi avec semence. Semer une idée, une joie, un spectacle. Mélanie Nadeau a la semence joyeuse : elle nous convie sur une multitude de scènes, elle sait nous accueillir et nous atteindre droit au cœur. C’est une impératrice qui n’est pas avare de son territoire : elle le partage avec nous et nous offre même ses contrées imaginaires. C’est que Mélanie Nadeau tient à rejoindre tous les publics, et ses spectacles familiaux pour les petits (et leurs grands!) permettent à la fois l’initiation culturelle et l’émerveillement. Elle sait adapter son histoire selon ses spectateurs, et elle multiplie ainsi les voyages en contrées inconnues. Avoir plusieurs cordes à son arc peut être stimulant, mais on peut avoir parfois l’impression de s’éparpiller. Qu’à cela ne tienne, Mélanie Nadeau tresse son arc de toutes ces cordes qui la définissent. Elle poursuit des études de 2e cycle en pratiques artistiques contemporaines à l’UQAT où elle actualise des recherches théoriques. Elle anime des colloques ou des festivals, a écrit des chroniques pour la radio, conçoit des univers (des tableaux vivants en pleine nature ou, encore, qui offrent un panorama des compagnies d’ici), construit des décors pour les festivals régionaux et roule sa bosse de conteuse jusqu’à Montréal, où des projets se dessinent pour bientôt.

Reconnue par ses pairs (arts visuels, conte, écriture radiophonique) ainsi que par des instances culturelles établies (Maison Dumulon, Conseil des arts et des lettres du Québec [CALQ]), Mélanie Nadeau ne s’arrête pas là : la création est inévitable! Présentement, c’est dans la peau de son empereur qu’on risque le plus de la croiser. D’ailleurs, plusieurs classes du primaire ont eu la chance de le rencontrer, juste avant Noël. Entretenir la magie, c’est important.

Mélanie Nadeau
Photo de Christian Leduc

L’Empereur : Épinettes et maïs soufflé est un spectacle jeune public qui aborde les thèmes de l’estime de soi, de la confiance, de l’amitié, de la bienveillance, mais aussi de la peur. L’empereur nous présente les habitants de son empire et, par métaphore, la relation que les jeunes entretiennent avec leurs parents, qu’il espère bienveillante.

Avec ce spectacle, elle veut emmener son public plus loin dans l’imaginaire, lui permettre de s’ouvrir au théâtre, au conte, au monde de l’empereur. Si la maxime affirme que derrière chaque grand homme se trouve une grande dame, alors Mélanie Nadeau est cette impératrice culturelle qui tire les ficelles de l’empereur, mais qui, surtout, nous reçoit dans son univers magique.


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.