Présentée au Vieux-Palais d’Amos depuis le 11 juin 2017 et à l’affiche jusqu’au 10 septembre 2017, l’exposition Regards d’artistes sur l’histoire propose une vision artistique de l’histoire de la région par des artistes d’ici.
On y regroupe la peinture, la sculpture (sur bois et granite), la poésie et la photographie dans une même exposition. La première des deux salles destinées à cette exposition est consacrée aux œuvres du peintre Claude Ferron et du poète Pierre Tremblay. Le paysagiste d’origine rouynorandienne met en valeur l’étendue de son talent à travers différents attraits régionaux, en particulier des églises. Pour la plupart, il s’agit de scènes hivernales, parfois même boréales, d’une grande splendeur.
La qualité de l’œuvre Église ukrainienne est un exemple parfait de l’esprit créatif de Ferron. L’église, très bien représentée sur la toile, est plongée dans un environnement irréaliste et spirituel. Prête à s’envoler dans cet univers où le violet de la nuit est roi, la construction de 1954 semble naturelle dans ce paysage.
Question d’ajouter à ce voyage culturel, Pierre Tremblay vient accompagner chacune des toiles de Ferron par un poème de son cru. Ses vers décrivent en détail les structures présentées par le peintre en laissant libre cours, à l’occasion, à des réflexions religieuses approfondies. En plus de nous faire remarquer avec habileté les détails de chaque paysage, son flot lyrique nous submerge complètement dans l’univers des toiles de Claude Ferron.
La deuxième salle de Regards d’artistes sur l’histoire est quant à elle réservée à l’histoire maritime de l’Abitibi-Témiscamingue. Les toiles, parfois simplistes dans les détails et denses dans leur allure générale, de Jean Lequin nous font découvrir plusieurs scènes marquantes de l’industrie maritime de la région. À ses côtés, on peut y découvrir les incroyables sculptures sur bois de Gilles Gravel et de Lucien Allard. On ne peut qu’être émerveillé par la minutie et la précision du travail de gravure sur les rames, une autre référence maritime. Chaque coup d’œil nous fait découvrir un nouveau détail qui nous laisse bouche bée devant des œuvres si complètes.
Pour finir, deux têtes sculptées dans le granite sont également exposées, gracieuseté de Jim Couture. Mises face à face, s’affrontant dans un regard vide, elles laissent vaguement distinguer un duel entre l’homme blanc et l’autochtone. Cette scène présente une réflexion sur la place importante que jouent les premiers peuples au tout début des voyages sur l’eau. Un mur est également consacré à une panoplie de photographies de bateaux qui ont vogué sur les flots abitibiens.
L’exposition est intéressante à visiter seul ou en groupe pour voyager à travers les yeux de différents artistes régionaux.