« Le gouvernement a décidé de perdre le nord

Pour des diamants, de l’argent et de l’or

Il prétend vivre dans un pays libre

Mais ils ignorent que la nature est notre parfait équilibre

Trop de consommation pour des biens matériels

On est en train de perdre le Nord et les enjeux sont réels… »  -Samian

Telles sont les premières rimes de cette chanson inédite rendue publique, il y a quelques semaines, par le rappeur algonquin Samian. Intitulée Plan Nord, la chanson ne fait pas dans la dentelle pour dénoncer ce que l’artiste de Pikogan voit comme « une grande erreur », c’est-à-dire ce plan que développe actuellement le gouvernement du Québec pour rentabiliser les ressources naturelles qui se trouvent au nord de son territoire.

« Je reviens tout juste de la région de Schefferville, au beau milieu du territoire visé par le Plan Nord, c’est la planète Mars! », raconte Samian qui, par ailleurs, se défend bien de prendre la parole au nom des Autochtones. « Pour moi, il n’y a plus de ligne entre indiens et blancs quand vient le temps de dénoncer ce genre de chose parce que c’est tout le monde qui finira par être touché ». Un coup de gueule ou une idée longtemps murie? « Il y une phrase de Sitting Bull qui m’a vraiment marqué et c’est ce qui m’a inspiré la chanson. Ça dit : Quand vous aurez coupé le dernier arbre, quand vous aurez pollué les dernières rivières, quand vous aurez tué les derniers animaux, alors peut-être comprendrez-vous que l’argent ne se mange pas ». Dans Plan Nord, Samian y va de ces mots : Je suis honnête avec vous, votre politique me déçoit. Mais un jour vous comprendrez que l’argent ne se mange pas…  Il lui aura fallu quelques nuits blanches et la musique de DJ Horg pour en arriver à la version finale.

Rappeur engagé et… acteur

Samian se dit bien conscient qu’on le perçoit comme le rappeur engagé, celui qui dénonce. Vit-il bien avec cette réalité? « Je suis chanceux, honnêtement. Les journalistes viennent vers moi et me demandent mon opinion. J’ai une voix et on demande à ce que je la fasse entendre. Je l’ai vite compris par les interviews après le premier album ». 

La saison estivale ne lui permettra pas beaucoup de repos. Il est en tournage pendant tout le mois de mai et une partie de juin aux côtés de Roy Dupuis, Fanny Mallette et Roger Léger, pour un film réalisé par Yan Lanouette Turgeon. « J’ai perdu 20 livres à force de m’entraîner pour ce tournage », dit-il, lui qui bénéficie aussi de leçons, en étant à sa toute première expérience à titre d’acteur professionnel.  Les scènes seront tournées à Montréal pour une grande part, mais aussi à la Baie-James, là où le Plan a vraiment commencé.


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