Si on les taxe d’être marginaux ou de réfractaires à la migration vers les grandes régions métropolitaines, Chantal Archambault et Anodajay répondront que leurs racines sont ici, dans un milieu qu’ils aiment et qu’ils ont envie de faire rayonner aux quatre coins de la province. Ils mettront d’ailleurs notre région en vedette dans leur vidéoclip respectif qu’ils ont tourné à une semaine d’intervalle, en janvier dernier.
C’est au mont Kanasuta, par un froid extrême, au milieu d’un panorama de couleurs fluo-pastel sorties tout droit des années 80 et dans un nuage de fixatif à en trouer la couche d’ozone que les images du clip Jamais su, deuxième extrait de l’album Et7tera, ont été captées. « Ça ne veut pas dire que tout mes clips seront tournés ici, mais c’est toujours plus facile de faire embarquer les gens et les médias quand on fait ça chez nous » souligne Anodajay. Le rappeur rouynorandien a voulu mettre à l’avant plan sa région natale en rendant hommage à Diane Tell (et à sa chanson Souvent longtemps énormément) un peu comme il l’avait fait par le passé pour le succès qui l’a fait connaître au grand public, Le beat à Ti-Bi, pour lequel un autre vidéoclip avait été tourné, à la maison Dumulon cette fois.
Une semaine auparavant, dans la maison historique du village minier de Bourlamaque, un autre clip à saveur régionale était tourné: celui de la chanson Panache, que l’on retrouve sur La romance des couteaux de Chantal Archambault. La belle explique les raisons de ce choix : « Je tenais à faire ça ici, avec des gens de chez nous, et comme je gère ma carriere d’ici, ça allait de soi. » Le réalisateur et le directeur photo du clip de la chanteuse, Serge et Pierre-Étienne Bordeleau, sont aussi originaires de la Vallée-de-l’Or. Avec la popularité grandissante de Chantal Archambault, ce clip servira certainement de carte de visite à la région qu’elle adore et qu’elle a envie de faire connaître au reste du Québec.
Au delà de ces deux clips, ces artistes gèrent leur carrière respective de l’Abitibi-Témiscamingue. Anodajay, en plus de faire avancer sa propre carrière, gère aussi ses « poulains » de 7e Ciel Records, sa maison de disque : « À une époque où les communications se font plus facilement, une fois que ton réseau de contacts est établie, que tu sois à Rouyn Noranda, en Chine ou ailleurs, tu peux faire tes choses de n’importe où », plaide celui qui a contribué à faire connaître Samian, Koriass et Dramatik.
Le dévoilement de Panache s’est déroulé le 23 février à l’occasion d’un spectacle au Bar Bistro l’Entracte, et Jamais su sera disponible au début de mars.