À la sortie du village de Lorrainville au Témiscamingue, dans une bâtisse turquoise à la forme peu commune, se situe l’atelier Eko de Christian Bourgault. À l’intérieur, une odeur propre aux vieilles choses s’empare des narines. L’ambiance, teintée d’une musique reggae, relaxe les oreilles les plus stressées et, un peu partout, une panoplie de meubles, instruments et œuvres d’art, tous faits à partir de matériaux recyclés, est placée dans un désordre structuré, rappelant celui d’un vieux magasin général.

 

 

Le but ultime de Christian? Amener les gens à s’exprimer en créant à partir de matériaux recyclés. « À toutes les deux semaines, je me rends à l’Éco-centre, au Centre Bernard-Hamel et dans les quincailleries de Rouyn-Noranda à la recherche de matériel intéressant. »

Au-delà du recyclé, Christian Bourgault travaille les matières issues de la nature, comme la terre, le bois, la peau et les bois d’orignal. Ce qu’il trouve, il le met à la disposition des gens. L’atelier permet donc de se procurer du matériel, mais il est aussi voué à devenir un lieu d’échange artistique. « Les gens qui viennent peuvent se prendre du matériel, créer, et s’ils le désirent, partager leur perception avec les autres, comme dans un atelier de libre-expression. »

« L’environnement, un art de vivre »
 Voilà le slogan qu’il a choisi pour bien le représenter. Ce qui l’a mené à adopter cette philosophie de vie, c’est son séjour dans la rue, à Montréal. Il a vécu comme un sans-abri pendant près de six mois. « Pour passer le temps, je ramassais les déchets. Et les gens me remerciaient souvent de le faire », dit-il.

Ce qui est intéressant pour tout amateur d’antiquités ou de trucs du genre, c’est qu’il est possible de faire une commande. « Vous n’avez qu’à écrire ce que vous voulez précisément et moi, la prochaine fois que je ferai ma tournée, je porterai une attention particulière. »

Cette véritable caverne d’Ali Baba, qui lui sert d’appartement et d’entrepôt, se veut un lieu convivial où les gens peuvent y prendre un café, jouer à des jeux de société, faire de la musique ou créer des œuvres. Pour l’instant, il ne vend pas ses produits, ni sa matière : la contribution volontaire s’impose.