Michèle O., c’est d’abord et avant tout Michèle Ouellette, cette auteure-­compositeure-interprète d’origine valdo­rienne à la voix tantôt douce et candide, tantôt rock et maligne.

La musique de Michèle O. est l’héritière d’influences multiples, tout spécialement celles du grand qua­tuor britannique The Beatles. Ainsi, ses textes puissants de ­métaphores sont installés sur une musique aux sonorités très folk, assez pop-rock, quelque peu country et qui rappellent même le rockabilly des années 50 par moments. En gros, ça te donne le goût de taper du pied. D’ailleurs, il serait possible de continuer à énumérer d’autres genres et sous-genres, mais il n’y a rien qui remplace une bonne écoute.

Retraçons maintenant un peu le parcours de cette artiste fort mélodique à travers les quatre titres de son EP (mini-album) lancé en mars dernier à Montréal, puis à Val-d’Or.

Assise dans ma tête

Même si elle a réussi à développer un son qui lui est propre, Michèle Ouellette a abordé la musique comme plus de la moitié des musiciens de son époque soit en gratouillant solitairement des chansons (généralement des reprises de Nirvana) dans un sous-sol; lieu mythique d’adolescents en recherche identitaire.

Si ça fait mal un peu

C’est en 1997, alors qu’elles sont au secondaire que Michèle Ouellette et son amie Karolyn Labrèche fondent le groupe rock Kill January. Les cassettes se copient à une vitesse folle et la popularité du groupe grimpe en flèche. Kill January s’exporte à Montréal et est promu à une belle carrière. Toutefois, pour différentes raisons qui ont su désillusionner Michèle de l’industrie de la musique, la formation s’éteint en 2000.

Ma belle tempête

L’après Kill January, qui avait laissé un goût d’amertume à Michèle, l’a gar­dée loin du monde de la musique quelques années jusqu’à ce qu’Alek Bérubé vienne la chercher pour participer à son projet The Electric Voodoo Clan. Cette nouvelle collaboration réveille son goût d’explorer et de développer ses propres pièces. Rapidement, les deux projets menés simultanément de front prennent de l’ampleur et Michèle est prise dans une «belle tempête»; elle choisit alors de se concentrer sur son projet personnel.

 

L’étage

Et nous y voilà. Michèle O. à son ascension, à sa conquête à sa façon de la scène musicale québécoise. Elle fait son petit bout de chemin et partout où elle passe, elle laisse sa trace. Notons, entre autres, un prix pour les meilleurs textes au FRIMAT 2007 et une participation au prestigieux concours Ma Place des Arts tout dernièrement.

Et elle fait doucement son petit bonhomme de chemin! Elle y va ainsi parce c’est l’orientation qu’elle et sa gérante ont décidé de privilégier : une ascension contrôlée qui permet de tout goûter et surtout, de durer. Ce n’est pas sans rappeler ce proverbe de Mencius : «Ceux qui s’avancent trop précipitamment ­reculeront encore plus vite.». Une leçon de sagesse remarquable, hein?

Vous avez sans doute maintenant compris le titre. À moins d’ignorer ce que sont des «Converses», ces onéreux souliers en toile, indubitables références hard-rock et punk qui ont probablement une «fanpage» sur Facebook.


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