Au cours de mes pérégrinations, j’ai eu l’occasion de parcourir plusieurs pays d’Afrique, dont le Mali, le Cameroun, le Burkina Faso, le Sénégal, l’île Maurice et le Maroc, notamment pour des projets de coopération internationale. Mais qu’est-ce qui pousse quelqu’un à vouloir retourner dans un continent où le confort est très optionnel? Le masochisme? Oh que non!

Dès que l’on attrape la piqûre, on ne peut s’en passer! Évidemment, ce genre de destination n’est pas pour tout le monde, et comporte sa part de difficultés à affronter : le climat, les valeurs, l’insalubrité, le manque d’hygiène, la promiscuité, les relations hommes-femmes, etc. Bien que l’on devienne de plus en plus aguerri avec le temps, chaque séjour vient avec son lot de défis et d’imprévus. C’est pourquoi j’ai fini par adopter ces quatre mots : adaptation, flexibilité, humilité, et surtout, humour!

Durant le mois de mars 2018, j’ai eu l’occasion d’aller au Togo et au Bénin, accomplir différentes tâches auprès d’organismes locaux, en groupe, mais pas avec n’importe qui : entre autres avec maman et papa! Pour leur part, ce n’était pas leur première fois en Afrique, loin de là, vu qu’ils ont duré deux ans au Mali! Comme on dit, les chiens ne font pas des chats! Le défi pour eux : l’âge. À soixante-dix ans, c’était assurément leur dernière mission.

Après une bonne nuit de repos à l’hôtel, nous sommes pris en charge par Éric, notre chef de mission, qui est accompagné de deux acolytes et de trois femmes. À qui avons-nous affaire? Ses amis et leurs petites amies? Après avoir fait connaissance, nous nous rendons compte que ce sont ses collègues et les traductrices! Au fil des jours, nous apprécions de plus en plus leur présence, leur écoute, leur professionnalisme. Bref, le courant passe! Ce qui rend bien secondaires les nuitées dans des « hôtels » dépourvus d’air climatisé, sans lunette de toilette, sans miroir, sans douche. Que de l’eau froide à la chaudière!

Mais c’est surtout au contact avec les enfants en classe, surtout les tout-petits, que notre cœur de Blancs fond comme neige. On leur apprend à bien se brosser les dents, comment procéder à un bon lavage des mains. Entretemps, on leur conçoit des lavabos avec des seaux percés pour l’égouttement, on joue avec eux (surtout au soccer!), on aménage des corbeilles pour une cour d’école.

Passés au Bénin, nous servons de clinique volante, à circuler de village en village, en compagnie de médecins locaux, jusqu’à aboutir en pirogue, dans une communauté située dans les marais. L’accueil est électrique, avec du chant et de la danse, même les Yovos (les Blancs) doivent y passer! Là-bas, nous assistons les médecins dans la prise de température, la tension artérielle, la pesée, la taille, la rédaction d’ordonnances, nous préparons les doses de médicaments et les inventorions. Le meilleur moment : avec les bébés! Pour la petite histoire, lorsqu’ils naissent, les enfants naissent blancs. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’ils prennent la couleur locale!

Comme on dit dans l’armée, « si la vie vous intéresse »…


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