Aujourd’hui octogénaire, Claude Ferron révèle avoir consacré une grande partie de ses moments libres à sa passion, la peinture. Natif de Rouyn-Noranda, il habite à Amos depuis 1939. Il a étudié l’art visuel au collège Mont-St-Louis de Montréal et depuis 1950, il a peint plus de 700 tableaux. Monsieur Ferron a peint par loisir, mais aussi par profession puisqu’il a enseigné sa passion à plus de 1000 élèves depuis les années soixante-dix. L’artiste a enseigné le dessin et la peinture à Amos, Val-d’Or, Rouyn-Noranda et à l’École d’été des arts et métiers d’art de Mont-Laurier.

 

M. Ferron a développé une technique qui lui est propre en utilisant la spatule. Il affectionne, dans ses tableaux, le patrimoine bâti et les sites historiques régionaux, d’une part, et d’autre part, les paysages. Il a d’ailleurs publié deux livres contenant de ses œuvres : Luminance régionale Abitibi-Témiscamingue et Les quatre saisons.

M. Ferron a eu une carrière artistique très remplie. À partir de 1969, il a présenté plusieurs expositions individuelles en Abitibi-Témiscamingue ainsi que dans les villes de Montréal, Lachine et Sainte-Thérèse. Il a aussi participé à une exposition collective à chaque année de 1973 à 2016, et parfois même davantage. Il a reçu de nombreux prix et plusieurs de ses œuvres sont exposées en galerie. L’artiste a collaboré à diverses réalisations, comme celle de la conception de l’esquisse de la fresque géante intitulée Notre histoire, pour le 100e anniversaire d’Amos en 2014. Impliqué, il est membre fondateur de quelques organismes culturels tels que le Club Artista, ainsi que la Société des arts Harricana et le CAAVAT.

Même à 85 ans, M. Ferron est toujours actif. Il dit se mettre à jour en se donnant de nouveaux défis et en faisant diverses expériences. « Il faut que j’aie d’autres projets : participer à des symposiums, visiter d’autres mouvements d’artistes et d’autres régions. Aussi, je me dois de continuer d’offrir ma collaboration lors d’évènements culturels. » Cet été, il a participé à deux symposiums, l’un à Cap-Rouge, au Festival DécouvArts, et l’autre, à Saint-Nicolas de Lévis, au Village en Arts.

 

Il affirme être encore disposé à enseigner, mais sous forme de cours particuliers, avec des horaires flexibles. Il confie : « J’aime beaucoup le contact avec les élèves. J’aime partager mes connaissances lorsque j’enseigne. J’ai une grande satisfaction à le faire. » Selon Patricia Dennis, ancienne et fidèle élève, cette satisfaction est réciproque. : « M. Ferron est un professeur très généreux de ses connaissances, très attentionné à ses élèves. C’est un gentleman. »

 

Sylvette, feu son épouse, a toujours laissé une grande place à l’artiste afin que celui-ci puisse se réaliser pleinement à travers sa passion. Elle participait avec intérêt aux différentes activités culturelles, mais malheureusement, celle-ci est décédée en 2008. Sa fille Nathalie confie quant à elle que vivre avec un père artiste lui apprit à profiter du moment présent et apprécier la nature. Elle raconte que lorsqu’ils faisaient des balades, leur père les incitait, ses frères Serge et Benoit et elle, à apprécier la beauté des paysages : les verts tendres du printemps, les couleurs vives de l’automne et la froidure de l’hiver. « Par son œil contemplatif, nous étions témoins de cette beauté. »

 

N’est-ce pas un bel héritage à transmettre, la curiosité artistique ? Un bel exemple humain que ce M. Ferron. \


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.