Alors que le journaliste François Bélanger tombe, dans un musée de l’Holocauste, sur un carnet de vœux confectionné au cœur d’Auschwitz, il est pour la première fois véritablement touché par l’enquête qu’il doit faire. Plusieurs questions s’imposent à lui. Qui sont ces femmes qui ont mis leur vie en péril pour confectionner ce carnet? Pour qui ont-elles fait tant de sacrifices?  La dignité, le bonheur et l’esprit de fête sont-ils véritablement des concepts possibles dans un environnement si déshumanisant? Au final, ce carnet est-il vraiment le résultat d’une belle histoire?

Dans ce roman où le récit alterne entre l’enquête de François Bélanger et le quotidien des femmes ayant connu l’horreur des camps, le lecteur est amené, à l’image du journaliste, à mener sa propre enquête et à tirer ses propres conclusions. L’écriture poétique de l’auteur, alors qu’il raconte l’histoire tragique des femmes, rompt avec la monotonie de la vie de François Bélanger, qui ne va pas sans rappeler la passivité actuelle.

À mesure que les évènements s’assemblent un peu à la manière d’un casse-tête, d’autres thématiques sont abordées : l’ambiguïté entre le bien et le mal, le devoir de se souvenir, la solidarité et la dignité.

Certains diront que la Shoah est un thème épuisé en littérature, mais Carl Leblanc nous rappelle, avec Artéfact, qu’il est de notre devoir de ne jamais oublier les horreurs de notre passé, car même une belle histoire qui se déroule à Auschwitz reste une histoire qui se déroule à Auschwitz.