Déjà à sa neuvième édition, le Festival des Langues sales (FLS) vous reçoit à La Sarre pour un week-end où le franc-parler et la langue française sont mis de l’avant. Si vous restez à la maison lors de la fin de semaine des 25, 26 et 27 février, vous êtes vraiment poches. La programmation est variée et il y en a pour tous les goûts. Laissez-moi vous convaincre.
Se voulant intergénérationnel, ce festival est issu d’une initiative du Carrefour Jeunesse Emploi, en 2008, qui visait à rassembler les jeunes et les motiver, tout en mettant en valeur la langue française telle qu’elle est parlée ici, bonifiée du vaste spectre des régionalismes locaux. On y retrouvera ainsi autant du joual abitibien que des propos dérangeants et de l’humour grinçant. Avoir de la gueule, ça ne fait pas de tort : il y a une richesse dans la forme que prend notre langue.
En 2016, le Festival se déplacera aux quatre coins de la ville de La Sarre. La malencontreuse fermeture de la Maîtresse, où plusieurs événements se déroulaient, a forcé l’organisation à trouver une solution rapide. Là où il y a changement, il y a opportunité. Pour Marie-Luce Doré, responsable des communications, « se déplacer dans différents lieux donne un second souffle et nous allons rejoindre plus de gens. Cela permet aussi de développer de nouveaux partenariats et de créer de nouvelles habitudes. Ce changement permet de revitaliser davantage la ville. »
Les festivités commenceront le jeudi 25 avec le 5 à 7 d’ouverture au Rouge Café, fier de son récent agrandissement. On pourra y découvrir le Projet Couch où le verbe de Marie-Ève de Chavigny sera enrobé de la musique de Sébastien Greffard. La soirée s’enchaînera avec le Match des étoiles de la Sale Ligue d’improvisation (SLI) qui se tiendra au resto-bar La Relève à 20 h.
Depuis ses débuts, le FLS mise sur la proximité. Par conséquent, son porte-parole, Derrick Frenette, compte se promener un peu partout dans la ville au cours de l’événement. Le vendredi, dès 19 h 30, il animera le spectacle d’humour de la relève où performeront les humoristes Seb Ouellet, François Boulianne et Étienne Dano. Cette soirée s’est déplacée au Théâtre de poche de la Maison de la culture, où l’ambiance sera plus intimiste.
Rendez-vous ensuite à 22 h au Motel Villa mon repos pour « une veillée improbable entre La Bolduc et les Sex Pistols » avec Christian Prince, qui sera suivi de Carotté. Tout pour faire sauter le plafond (métaphoriquement…). Venez me payer de l’alcool au bar pour me remercier de vous avoir fait découvrir l’événement : je suis facile à repérer, étant le sosie de Jonathan Roberge de la série Papa.
Il va falloir se garder encore un peu de place, car la journée de samedi nous offre le fameux concours de bitchage de village. C’est un clin d’œil à nos nombreux villages et leurs petites guerres de clochers, du genre : « Mon équipe de hockey est meilleure que la tienne », mais à une échelle moins superficielle et plus communautaire. Le but est de déterminer quel est le meilleur village et d’ainsi clore la discussion une fois pour toutes… ou jusqu’à l’an prochain. Les gens sont fiers de leur patelin et viendront le défendre bec et ongles. L’événement se veut un point de rencontre : les gens de toute la région (même le Témiscamingue, oh oui!) sont invités à démontrer leur fierté à 19 h, à la Salle Desjardins.
Cette belle fin de semaine se terminera au Motel Villa mon repos à 22 h avec Mathew James, rappeur de la région et gagnant du prix Ambassadeur du FRIMAT en 2015. Il sera suivi des Frères Goyette, qui viennent présenter leur spectacle Fidèles, tenaces et frères.
Allez faire votre tour et appropriez-vous ce festival. C’est une invitation aux quatre coins de l’Abitibi à venir se bomber le torse. \