Nous avons désormais conscience que le rapport de nos sociétés à l’environnement est un enjeu vital de notre époque qui interpelle de façon toute particulière le monde de l’éducation. Ce dernier détient à cet égard une responsabilité de nature pédagogique, et ce, dès la petite enfance.
Le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement de l’UQAM a démontré, au cours d’une de ses études, que « l’ancrage et les diverses formes d’engagement des jeunes dans leur environnement, leur milieu de vie, sont une très grande source de motivation qui favorise leur réussite au sein d’une école où se forge une société qui apprend à mieux relever les défis socioécologiques de notre monde contemporain ». Ces travaux ont été menés par la professeure Lucie Sauvé.
L’éducation relative à l’environnement (ERE), dont les objectifs ont été définis dès 1975 dans la Charte de Belgrade, n’est pas que l’affaire du monde scolaire. Chaque citoyen a le devoir non seulement d’acquérir un minimum de connaissances de base en écologie, mais aussi de les réviser assidument au fil de l’évolution de la science.
Cette alphabétisation écologique — de la population en général et des décideurs en particulier — outille et développe un esprit critique qui est indispensable pour remettre en question les formules toutes faites et les déclarations à l’emporte-pièce des dirigeants politiques… ou de certains écologistes.
Elle nous permet aussi de poser des jugements éclairés par rapport aux options de développement collectif qui s’offrent pour l’avenir et nous incite ensuite à nous engager dans l’action. À ce titre, certaines œuvres, tout en complétant nos compétences écologiques, s’avèrent réellement inspirantes. Par exemple, le film documentaire Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion (2015), présente plusieurs initiatives citoyennes concrètes ainsi que des acteurs de changement social visionnaires et inspirants comme le lumineux Rob Hopkins, fondateur britannique du mouvement Villes en transition.
Dans son livre Perdus sans la nature : pourquoi les jeunes ne jouent plus dehors et comment y remédier, l’éditorialiste et chroniqueur à La Presse François Cardinal met le doigt sur ce que plusieurs parents avaient déjà pressenti. Son livre se lit comme un roman dont vous (et vos enfants) serez les héros! Enfin, Chercher le courant, de Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere, sacré meilleur documentaire/société aux Gémeaux en 2012, devrait être vu par « tous ceux qui paient un compte d’électricité au Québec ».
Ces incontournables démontrent ainsi que les solutions immédiates aux menaces environnementales induites par l’Homme sont réellement à notre portée : diminuer sa consommation de viande, cultiver un potager, opter pour une électricité renouvelable, faire ses courses dans des commerces locaux et indépendants, utiliser quotidiennement son vélo, investir dans des banques éthiques (condamner les paradis fiscaux ne suffit plus), reverdir son quartier tout en discutant avec ses voisins. Nous n’avons plus de prétexte pour reporter notre action, ne serait-ce qu’une minute de plus.
Et puisque ces initiatives individuelles et collectives à l’échelle locale semblent les plus prometteuses, pourquoi ne pas inviter nos élus les plus proches que sont nos maires, conseillers municipaux, directeurs de commissions scolaires et autres décideurs à être du projet? Justement, l’UQAT et plusieurs de ses partenaires organisent, du 20 au 23 juin prochain, à Rouyn-Noranda, un volet régional du Forum Planèt’ERE.
Le Forum Planèt’ERE, une rencontre internationale des acteurs en Éducation relative à l’environnement de la Francophonie se déroulera du 25 au 29 juin 2017 à Montréal. Les décideurs de la région y sont conviés pour apprendre, échanger et mettre en œuvre des projets. Des maires visionnaires et inspirants pour leurs concitoyens, pourquoi pas?
Parlons de résilience par rapport à la consommation éphémère forcée par un système économique fragile et désuet. Agissons, en tant que citoyens écologiquement alphabétisés, pour une meilleure qualité de vie. Êtes-vous prêts et prêtes à changer de cap?
Forum régional du 20 au 23 juin
Le comité organisateur rassemble des représentants de l’UQAT, du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, du Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO), du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT), de l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT) et du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT).
Autre lecture suggérée: le texte de Marie Allard, dans lequel la journaliste présuppose l’applicabilité du modèle allemand à nos forêts abitibiennes.