J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnes inspirantes dans ma vie, mais toutes ne m’ont pas marquée de la même façon. De ma rencontre avec Serge Bouchard, j’ai retenu plusieurs conseils dignes d’un grand sage, notamment l’idée qu’une des premières étapes du rapprochement des peuples est la connaissance de l’autre. C’est évident, quand on y pense.  Comment pourrions-nous comprendre notre voisin et développer des liens avec lui si nous ne le connaissons pas et surtout si, en plus, on nous alimente régulièrement de préjugés à son égard?

Je crois que nous avons tous la responsabilité d’approfondir nos connaissances sur l’histoire des nations autochtones et particulièrement celle de la nation qui occupe le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est-à-dire celle des Anicinabek. Nous devrions mieux connaitre leur histoire, même dans ses côtés les plus sombres, afin de mieux les comprendre : l’histoire des pensionnats, les fondements de la Loi des Indiens tout autant que les enjeux et les revendications actuelles. C’est en cohérence avec les recommandations mentionnées dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, en juin 2015, qui stipule que les allochtones doivent être informés sur l’histoire de peuples autochtones afin de promouvoir un dialogue fructueux.

Il faut donc multiplier les occasions d’échange et de partage entre allochtones et autochtones. Encore mieux, il faut cibler les jeunes afin qu’ils grandissent avec, pour bagage, une meilleure connaissance des Premiers Peuples. J’ai donc été ravie, au cours des derniers mois, d’assister à plusieurs scènes qui allaient en ce sens dans le cadre de mon travail chez Tourisme Abitibi-Témiscamingue. J’ai notamment accompagné Kevin Papatie, qui diffusait ses films dans les classes du primaire devant des enfants curieux et heureux d’être en sa présence.  J’ai aussi vu des jeunes admiratifs devant le danseur Jeffrey Papatie et son magnifique regalia. J’ai entendu des ados s’engager à devenir des acteurs de changements. Mais mon projet coup de cœur, réalisé par une enseignante en musique, a permis à plus de 500 élèves d’apprendre un chant en langue algonquine d’un groupe de Lac-Simon. J’ai assisté là à une prestation émouvante en présence de représentants des Premiers Peuples. Les élèves étaient fiers et nous, spectateurs, étions émus. Cette scène d’une grande symbolique démontrait que les allochtones peuvent aussi être acteurs dans le défi de la survie de la langue et de la culture autochtone.

Ces initiatives se multiplieront encore cette année puisqu’en septembre dernier, Tourisme Abitibi-Témiscamingue lançait la deuxième édition du concours scolaire Je veux te connaitre, incitant les professeurs et les élèves à réaliser des projets sur l’histoire et la culture autochtones. Les initiatives qui naitront de ce concours seront un pas de plus vers l’harmonie entre les peuples d’une même région et j’en suis très fière!


Auteur/trice