Il y a dix ans, Guillaume Beaulieu, originaire de La Sarre, résident de Rouyn-Noranda, citoyen honorable de Rollet et amoureux de l’Abitibi-Témiscamingue au grand complet, passait de « passion conteur » à « métier conteur » en lançant un coffret de cinq CD intitulé En Abitibi-Témiscamingue, on l’disait! Le projet des plus audacieux l’a conduit dans tous les recoins de la région 08 en quête d’anecdotes, de contes et de légendes propres à chaque municipalité.

« Quand j’arrivais dans un village, la plupart du temps, je n’avais personne à rencontrer, aucun rendez-vous fixé. Je me rendais au dépanneur local, au restaurant ou au bureau municipal, j’expliquais mon projet, je leur demandais des noms et des adresses de gens qui ont des histoires à raconter et j’allais cogner à leur porte », se souvient-il. Il s’est nourri des récits de tout un chacun pour offrir des contes en version audio sur chaque patelin.

Dix ans plus tard, après une deuxième tournée sur l’ensemble du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Guillaume Beaulieu s’apprête à lancer Aînés d’exception, un recueil de tranches de vie, d’exploits et de leçons de vie que lui ont confiés 160 aînés de l’Abitibi-Témiscamingue. Cette fois-ci, les aînés rencontrés sont ceux qui ont été recommandés par des gens de leur entourage. « On voulait avoir des gens qui, des fois, ont été dans l’ombre, mais qui, subtilement, ont fait une différence pour leur entourage ou leur collectivité par une leçon de vie, une tranche de vie ou une caractéristique qu’ils possèdent et qui fait qu’ils sont exceptionnels aux yeux de la personne qui les réfère. »

Ces rencontres avec les aînés lui ont permis de creuser davantage dans la psychogénéalogie et il a ressenti une certaine urgence d’agir. « Il y a beaucoup de gens que j’ai interviewés lors de ma première tournée que j’aurais aimé rencontrer à nouveau, mais qui sont décédés depuis le temps. Et même pour la deuxième tournée, entre le début et la fin, il y en a déjà quatre ou cinq qui sont décédés, qui n’auront même pas eu la chance de lire leur récit. »

Même si une décennie s’est écoulée entre les deux tournées, l’artiste reconnaît que, dans les deux cas, le projet s’est avéré d’une grande envergure, encore plus que ce qui avait été pensé au départ. Par contre, il dit avoir appris de sa première tournée. Cette fois-ci, il a su éviter le surmenage en plus de trouver une structure beaucoup plus facilitante pour organiser son temps, sa méthode de travail et le classement de ses fichiers.

Il décrit le Guillaume Beaulieu de la deuxième tournée comme étant beaucoup plus humble que celui de la première. Ses idées de grandeur sont devenues plus réalistes. Son envie de conquérir le monde n’est plus une priorité, l’Abitibi-Témiscamingue étant un terrain de jeu suffisamment grand pour combler ses besoins de conteur. La vie de famille qu’il s’est créée au cours des dernières années et son pied-à-terre à Rouyn-Noranda sont des facteurs qui contribuent à son élan professionnel.

Et dans dix ans… il fera sa troisième tournée en canot volant super technologique, il offrira du mentorat, il interprétera l’œuvre de grands conteurs, il aura exploré certaines parties du monde à travers les contes d’auteurs internationaux, il continuera d’animer les fêtes-anniversaires des municipalités avec ses contes et ses légendes, il aura acquis de nouvelles techniques de conte, il aura suivi des stages de formation. Bref, le conte fera encore partie intégrante de son univers.

Cinq soirées de lancement sont prévues pour l’ouvrage Aînés d’exception:

11 septembre: La bouquine (Ville-Marie)

12 septembre: Bibliothèque municipale d’Amos

13 septembre: Théâtre Lilianne-Perreault (La Sarre)

19 septembre: Bibliothèque municipale de Val-d’Or

20 septembre: bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.