Pour les dix ans du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamignue, L’Indice bohémien a recueilli des témoignages de quelques-unes des personnes qui y ont oeuvré.

 

VALÉRIE MARTINEZ, DIRECTRICE GÉNÉRALE 

L’Indice bohémien, c’est plus de 150 bénévoles fidèles et motivés, c’est un conseil d’administration qui change tous les deux ans, c’est une graphiste qui joue avec les espaces du journal, c’est une correctrice qui passe du temps à lire les textes, c’est une comptable qui soutient la direction et qui surveille nos données financières. L’Indice bohémien, c’est surtout deux personnes : l’une s’occupe de tout ce qui touche à la rédaction et aux communications et l’autre vend de la publicité, organise les rencontres avec le conseil d’administration, s’occupe de la distribution, de l’administration et du financement.

Assumer toutes ces tâches relève souvent du défi, surtout dans les périodes de roulement de personnel, de bénévoles et d’administrateurs. Pas toujours facile! Les départs créent un certain déséquilibre et c’est une des raisons pour lesquelles les rédacteurs et directeurs généraux de L’Indice bohémien affirment souvent que ce journal relève du miracle!

Pour ma part, ce qui me motive le plus dans ce travail, c’est le défi de réussir à faire un journal tous les mois, mais c’est aussi de sentir l’entraide de nos bénévoles. Sans eux, vous ne seriez pas en train de me lire. Car si personne n’écrivait dans le journal, L’Indice bohémien compterait bien peu de pages et si personne ne le distribuait, il ne pourrait pas être régional et finirait par disparaître.

La force de ce journal, c’est vous et c’est nous. L’équipe, le conseil d’administration, les bénévoles, le lectorat, les partenaires, les villes, les MRC, le Conseil de la culture, les festivals et les centres d’exposition, les acheteurs de publicités et tous ceux qui soutiennent L’Indice bohémien à leur manière.

Ce que je souhaite pour l’avenir? Que ce journal culturel témiscabitibien poursuive sa mission dans ses formats physique et numérique, et qu’il ne cesse jamais d’exister.

MARIANE MÉNARD, COORDONNATRICE À LA RÉDACTION

Mon histoire avec L’Indice bohémien a commencé en 2016, lors de mes premières visites en Abitibi-Témiscamingue. Je vivais entre Montréal et Val-d’Or, en attendant de m’établir dans la région de façon plus officielle. J’ai remarqué ce journal en faisant l’épicerie. C’est en lisant L’Indice bohémien que j’ai commencé à ressentir et à saisir l’importance des arts et de la culture dans la région.

Plus tard, j’ai été bénévole à la rédaction (pas la plus assidue, je le confesse!) avant d’être repêchée pour assurer la coordination des tâches rédactionnelles. Quel honneur et quel plaisir de travailler avec une équipe aussi diversifiée et talentueuse! Des gens de tout azimut se l’approprient en le lisant, en y écrivant ou en le distribuant. Cette diversité l’enrichit. Connaissez-vous beaucoup de médias dans lesquels écrivent des jeunes du secondaire, des professeurs d’université, des retraités, des exilés de la région, des travailleurs de tous horizons?

Comme l’ont dit d’autres avant moi, chaque numéro de L’Indice bohémien est un petit miracle. Quand je pense que ce journal est porté par un conseil d’administration dévoué, par une toute petite équipe de deux employées permanentes et par une tribu de généreux bénévoles à la rédaction et à la distribution, je réalise que chaque journal est un tour de force et me sens privilégiée d’ajouter mon nom à la liste de ses artisans et artisanes.

ARIANE OUELLET, ÉDITORIALISTE

De 2013 à 2015, j’ai été à la barre de la rédaction du journal. Chaque mois, nous avions une rencontre avec le comité des sujets : Véronic Beaulé au Témiscamingue, Geneviève Béland pour la Vallée-de-l’Or, Sophie Ouellet en Abitibi-Ouest, Suzie Éthier à Rouyn-Noranda et Sylvie Tremblay pour la MRC d’Abitibi. Elles étaient les antennes des cinq coins de la région pour trouver et proposer des sujets pour remplir le tableau du mois suivant. Ce qui m’a étonnée au début, et qui a continué de me surprendre d’année en année, c’est que chaque mois, il y avait au menu au moins trois à quatre fois plus de sujets possibles à traiter que ce que nos bénévoles pouvaient couvrir et/ou que le journal pouvait contenir. Un beau problème, comme on dit.

Bien entendu, tous les sujets n’ont pas nécessairement le même rayonnement, mais le devoir de la rédaction a toujours été de rendre justice à cette incroyable vitalité, en mettant en lumière les petites comme les grandes initiatives culturelles partout dans la région. Ce que je retiens de ces années à la rédaction, c’est le défi constant de faire les meilleurs choix possible, souvent avec les moyens du bord.

Après toutes ces années d’implication, je ne connais pas encore la moitié du monde qui représente le « milieu culturel », si foisonnant, hétéroclite et en constante évolution. Moi qui aime par-dessus tout les occasions de rencontrer du monde allumé, ça me donne une bonne raison de continuer!

LISE MILLETTE, RÉDACTRICE EN CHEF D’AVRIL 2017 À AVRIL 2018

L’appel du Nord m’est venu après avoir lu le livre Elles ont fait l’Amérique, de l’anthropologue Serge Bouchard. Une envie irrésistible de migrer m’a envahie. Une idée folle de quitter le sud de la province et la grande ville pour un nouveau chez-moi.

Pas question toutefois de tout quitter sans l’assurance d’un nouveau port d’attache, sans la certitude d’un travail. C’est L’Indice bohémien qui a été ma carte d’accès en Abitibi-Témiscamingue et mon guide géographique sur ce grand territoire. Quelle belle porte d’entrée que celle des créateurs, idéateurs, artistes et poètes en cette grande étendue de courage, d’épinettes et d’horizon aussi large que le ciel.

Mes mois au journal m’ont permis de découvrir une culture insoupçonnée, de faire des découvertes et de nouer des liens. Comme néo-Abitibienne et néo-Témiscamienne, ce passage à L’Indice a été mon initiation à ma terre d’adoption.

Si on vient pour quelqu’un, on choisit de rester pour tous les autres. Merci à L’Indice!

TOMMY PILON, RÉDACTEUR EN CHEF DE JUIN 2015 À MAI 2016

C’est un privilège et un honneur d’avoir pu contribuer à L’Indice bohémien, qui m’a notamment permis d’aller à la rencontre des Premières Nations et de découvrir un univers jusque-là inconnu pour moi; de rencontrer des personnes extraordinaires issues de la communauté socioculturelle de la région et de constater leur incroyable vivacité et dynamisme. Par ailleurs, dans une ère où la rectitude politique a pris une ampleur démesurée et où les tribuns sont susceptibles de se faire censurer ou crucifier à tout moment en raison de leurs propos qui déplairont ultimement toujours à une multitude de groupes ou d’individus, j’ai particulièrement aimé la très grande liberté éditoriale qui m’a été accordée. Il s’agit d’une denrée de plus en plus rare aujourd’hui, et je souhaite de tout cœur que L’Indice continue de porter le flambeau à cet égard.

JENNY CORRIVEAU, RÉDACTRICE EN CHEF DE MAI À NOVEMBRE 2015

Beaucoup de personnes talentueuses ont marqué L’Indice bohémien par leur passage. C’est le cas de Jenny Corriveau, qui a été membre du premier conseil d’administration du journal culturel de L’Abitibi-Témiscamingue en plus d’avoir occupé le poste de rédactrice en chef de mai à novembre 2015.

« Je venais tout juste de m’établir dans la région », se souvient Jenny, qui revenait alors d’un séjour de dix ans à Montréal et réapprenait à connaître sa région natale grâce au programme Place aux jeunes en région. « J’ai vu l’édition zéro qui a été distribuée aux participants de Place aux jeunes, j’ai trouvé le projet fabuleux », explique-t-elle.

Puis, l’occasion d’occuper le poste de rédactrice en chef s’est présentée à Jenny Corriveau. Elle se souvient de l’intensité du travail, mais aussi du plaisir que cela représentait. « J’ai été à la rédaction de L’Indice bohémien pendant un certain temps, où j’ai travaillé très fort et tripé très fort. Côtoyer la culture d’aussi proche est un cadeau. C’est une organisation qui est vraiment magnifique », confie-t-elle.

Celle qui multiplie les projets culturels et y met tout son cœur souligne la singularité de L’Indice bohémien. « C’est le seul média qui est consacré exclusivement à la culture. L’Indice bohémien, ça parle au cœur des gens. Tu ne lis pas L’Indice bohémien pour apprendre des nouvelles, tu ne lis pas L’Indice bohémien pour t’informer sur la météo, pour lire ton horoscope. Tu lis L’Indice bohémien pour te faire vibrer avec ta région. »

MARYSE LABONTÉ, COORDONNATRICE DE 2012 À 2014

Je suis arrivée à L’Indice bohémien dans le cadre d’un retour dans la région. À l’époque, les membres du conseil d’administration étaient à la recherche d’une personne pour un remplacement à la direction générale, à la suite du départ de Maurice Duclos. J’ai donc assuré ce remplacement d’avril à juin 2012 d’une façon intérimaire, puis de façon permanente d’août 2012 à décembre 2014.

Je connaissais déjà ce journal pour sa spécificité culturelle et sa qualité. Pourquoi avoir choisi ce journal, me direz-vous? Pour sa mission régionale! Travailler pour l’Abitibi-Témiscamingue me tient à cœur. Je connaissais déjà le milieu des arts visuels par l’entremise de ma mère. Travailler avec des gens du milieu culturel représentait une belle occasion de me reconnecter avec mes racines abitibiennes.

Une des premières choses qui m’a interpellée, ce sont les échos que j’avais de gens des territoires de MRC autres que celle de Rouyn-Noranda. Ceux-ci avaient bien souvent le sentiment d’être oubliés. On me disait que L’Indice bohémien était le journal de Rouyn-Noranda! C’est pourquoi j’ai entrepris une consultation régionale pour recueillir les doléances des lecteurs afin de rendre le journal « plus régional ». Par la suite, je me rappelle avoir été assez exigeante sur le nombre d’événements à couvrir par territoire pour répondre aux attentes de tous.

Un des enjeux est celui d’un grand besoin de bénévoles partout dans la région, chaque mois, tant pour la distribution du journal que pour la rédaction des articles. La disponibilité des bénévoles est un facteur très important pour le succès du journal. Comme je disais souvent, c’est bien beau de faire un journal, mais si on n’a personne pour le distribuer, on n’est pas avancés!

Depuis 2012, le lectorat s’est modifié. Les lecteurs ont de plus en plus le réflexe de lire leurs journaux et magazines en ligne. Gageons que L’Indice bohémien se tournera, dans un avenir rapproché, vers un contenu exclusivement numérique!

MAURICE DUCLOS, COORDONNATEUR DE 2009 À 2013

J’étais à la coordination pour la copie zéro en mai 2009. À la suite de cet énorme succès, le conseil d’administration du journal en collaboration avec le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue ont décidé de se lancer dans l’élaboration du premier exemplaire officiel en septembre 2009. Dix ans plus tard, il est toujours là, debout, fragile, mais debout devant la mouvance médiatique actuelle. Bravo!

Pour moi L’Indice bohémien est une série de souvenirs remplis de défis. Défi mise sur pied d’un réseau de distribution partout dans la région. Défi de rentabilité avec l’apport d’annonceurs. Défi de coordination des nombreux bénévoles. Défi de représentativité de tous les secteurs du milieu culturel (musique, théâtre, danse, arts visuels, etc.). Défi de recrutement d’administrateurs provenant de toutes les MRC. Défi de survie à chaque édition (ou presque). Et moi qui aime les défis j’étais amplement servi. Merci L’Indice bohémien!

Je crois sincèrement qu’il est de notre devoir collectif de souligner la résilience, la persévérance et le dévouement des artisans qui en ont fait un média qui participe au développement régional. Félicitations à toutes et à tous!

DOMINIQUE ROY, BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION

J’écrivais des chroniques littéraires pour Le Reflet lorsqu’on m’a proposé de rédiger des articles pour L’Indice bohémien. Cette collaboration a commencé pour moi à l’automne 2011, et elle m’a permis de rencontrer des gens inspirants et vibrants, de visiter des lieux qui m’étaient alors inconnus, d’assister à des spectacles, des pièces de théâtre et des expositions, en plus de lire de nombreux romans, recueils et ouvrages d’auteurs originaires de l’Abitibi-Témiscamingue. Au fil des ans, ce sont 40 articles que j’ai eu la chance de signer pour ce journal culturel, des écrits que je garde précieusement dans mon portfolio.

Les articles qui font briller le travail artistique de gens que je connais ou que je côtoie sont ceux que je préfère écrire. Je pense, entre autres, à Vicky Charbonneau (artiste musicale d’origine autochtone), Réal Couture (metteur en scène), Amy Lachapelle (auteure), Benjamin Perron (photographe), Jamie Dupuis (musicien) et Vanessa Cardinal (créatrice de bijoux).

Le 20e anniversaire du Théâtre de la Loutre a été un dossier marquant parce que je devais produire une série d’articles sur le sujet. Heureusement, Réal Couture a su bien me guider pour recenser les faits saillants de cette troupe témiscamienne. Je me souviens aussi de l’entrevue réalisée avec l’haltérophile Christine Girard qui lançait son livre jeunesse aux Éditions Z’ailées. Quel privilège de discuter avec une athlète olympique et de rédiger l’article qui allait faire la Une de l’édition de février 2018!


L’Indice bohémien remercie chaleureusement les personnes suivantes pour leur contribution au journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue et à la diffusion des arts et de la culture de la région :

Les coordonnateurs, coordonnatrices, directeurs et directrices Maurice Duclos, Nicole Gaulin, Jérôme Gauthier, Pamela Kell et Maryse Labonté;

Les rédacteurs et rédactrices en chef Astrid Barrette-Tessier, Jenny Corriveau, Jessica Gagnon, Nicole Gaulin, Bruce Gervais, Winä Jacob, Maude Labrecque-Denis, Louise Lambert, Lise Millette, Ariane Ouellet et Tommy Pilon;

Tous ceux et celles qui ont fait partie du Conseil d’administration;

Les graphistes, correcteurs, correctrices et comptables;

Le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue;

Les partenaires et annonceurs;

Les collaborateurs et collaboratrices, les bédéistes ainsi que les bénévoles à la distribution.


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