À l’automne 2019, Minwashin, organisme culturel régional porté par la mise en valeur des arts et de la culture anicinabe, a lancé un ambitieux projet de recensement des symboles et artéfacts de celle-ci.
Trois institutions majeures du milieu culturel régional se sont donc alliées à Minwashin : Archéo 08 pour les recherches sur le terrain axées sur les peintures rupestres, la Corporation de la Maison Dumulon pour la recherche documentaire et la récupération des visuels et le MA, musée d’art, de Rouyn-Noranda pour le recensement des artéfacts présents dans les musées de la province. La volonté commune est d’effectuer un travail de mémoire pour permettre la transmission de ce patrimoine et le rendre accessible au public sur le site Web de Minwashin.
Une fois l’étape de la recherche documentaire dans les archives et les musées effectuée, des consultations seront organisées dans les neuf communautés anicinabek afin de retracer ces symboles dans les objets du quotidien et les mémoires. Richard Kistabish, président de Minwashin, a pu remarquer, lors d’une première consultation, le malaise chez les participants lorsqu’il s’agissait de retrouver cette mémoire ancestrale qu’on a si longtemps malmenée et tenté d’étouffer. C’est un vrai travail de réparation et de réappropriation qui est entrepris dans ce projet, avec l’espoir que la transmission du patrimoine puisse reprendre son cours. Le rôle de la langue est important dans ce processus selon M. Kistabish, car elle est liée aux symboles grâce aux images. Lors de séjours en famille, il a pu remarquer que lorsque chacun fait l’effort de ne s’exprimer que dans la langue ancestrale, des mots remontent à la conscience après quelques jours d’immersion, car ils sont liés à un mode de vie et à une manière de penser différente du mode de vie contemporain. Ce travail de recensement est donc très précieux dans la démarche de Minwashin, qui souhaite revitaliser la culture anicinabe et encourager sa conservation et sa transmission vers les jeunes générations.
Ce recensement des symboles vise aussi à redonner sa profondeur historique à la culture anicinabe. Le sentiment de participer à une phase cruciale de la recherche historique et archéologique est palpable chez les participants du projet. Ce travail de recensement des symboles s’inscrit parfaitement dans la perspective de Miaja 2021, un grand rassemblement des communautés anicinabek où l’accent sera mis sur le patrimoine.