KATHLEEN BOUCHARD
Le monde de la mode s’est métamorphosé grâce à l’audace de certains grands maestros de l’inventivité tels Coco Chanel, Christian Dior et Jean-Paul Gauthier. Depuis 2023, un autre designer est en train de révolutionner cet art par sa vision avant-gardiste et pratique. Son nom est à retenir : Raphaël Camden. Grâce à son imagination fertile et de sa créativité, ce jeune homme originaire de Rouyn-Noranda est voué à un avenir prometteur. Sa marque, The Camden Realm, a de quoi susciter l’intérêt par son univers différent et éclaté, qui attire ceux qui veulent se distinguer de leurs semblables. Après sa collection « Oxidized Prowlers », sortie tout droit d’un autre cosmos, c’est au tour de « Kanasuta » de continuer l’histoire racontée par sa fantaisie.

Photographe : Rory Creelman
CE QUI L’A FORGÉ
Raphaël a vu défiler son enfance entre un garage et une île familiale sur le lac Kanasuta. Il avait donc tout pour faire travailler son imagination. « Étant fils de remorqueurs, j’ai passé la majeure partie de mon enfance à jouer dans la fourrière du garage familial, me créant des histoires de mondes fantastiques parmi les débris de voitures et la grande forêt qui m’entourait », confie le jeune architecte du tissu. Ses réalisations en font foi. Diplômé du collège LaSalle en 2024, il a eu la chance de réaliser un stage avec Tristan Réhel, le designer connu pour avoir conçu la robe d’Ingrid St-Pierre sur son album Ludmilla. Raphaël, dont certaines œuvres ont déjà franchi les frontières pour se rendre jusqu’au Maroc, était destiné à cette passion : « Ma grand-mère, une incroyable couturière, nous faisait toujours, à moi et à mon frère, des vêtements à la main venant tout droit du cœur. Elle créait sans limites et rendait toute idée possible. »

Photographe : Jonathan Duval
SA MARQUE ET SES COLLECTIONS
The Camden Realm, est inspirée par son goût des jeux vidéo. Avec « Kanasuta », la nature a refait surface puisque Raphaël met en scène les insectes de son enfance : longicorne, sangsue, escargot, araignée d’eau, moustique, nymphe et libellule. Son but? Redorer un peu leur blason. « À travers cette collection, je souhaitais transformer ces insectes en gardiens veillant sur ce havre de paix [l’île familiale] et souligner que nous pouvons tous nous reconnecter à notre essence et défendre notre identité », explique-t-il. Curiosité piquée? Rendez-vous sur son profil Instagram. Vous serez conquis. Rien n’est ordinaire; tout est exceptionnel.

SA CLIENTÈLE
Il serait légitime de se demander qui pourrait bien revêtir ces vêtements à voir les ailes et autres ornements qui parent certaines créations. L’artiste a tout prévu : « Bien que les looks semblent très extravagants sur scène, la base de chacun de ceux-ci est conçue avec l’idée que tout le monde puisse les porter dans la vie de tous les jours. Ce sont les accessoires ajoutés qui viennent donner l’allure d’insectes à mes performeurs. » Ses vêtements lui permettent de s’exprimer et autorisent également les acheteurs à en faire de même.
Une chose est certaine, celui qui compte déjà deux collections à son actif et dont on-doit-prononcer-le-nom, voit grand et a de grands rêves : vivre de son art et voir ses créations sur scène. Vu son talent, il est fort à parier que le jour viendra où le public admirera ses créations dans un film ou, pourquoi pas, dans un jeu vidéo.

Photographe : Jonathan Duval