AUDREY-ANNE POIRIER, EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Sous les rayons du soleil, la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila d’Amos brille à nouveau de tout son éclat. Après plusieurs années de travaux méticuleux, ce monument centenaire, classé immeuble patrimonial depuis plus de vingt ans, a retrouvé sa prestance et sa lumière.

UN CHANTIER HORS DU COMMUN
Entre 2019 et 2022, la cathédrale a été au cœur d’un vaste projet de restauration confié à une entreprise spécialisée dans la conservation de bâtiments patrimoniaux. Les travaux, représentant un investissement de plus de sept millions de dollars, ont consisté dans le démantèlement puis le remplacement des briques d’argile et des pierres d’Amos sur les quatre façades de l’édifice, la restauration des vitraux et des mosaïques extérieures ainsi que dans le remplacement des feuilles de cuivre au couronnement du dôme. À l’intérieur, la scène était impressionnante : une nacelle de près de 22 mètres devait se faufiler par la porte principale pour atteindre la voûte et permettre aux artisans de travailler jusque dans les hauteurs du dôme. Ce chantier, mené dans le plus grand respect des normes patrimoniales et de l’esprit d’origine du lieu, a mobilisé de nombreux spécialistes régionaux – maçons, ébénistes et électriciens, entre autres – unis par la volonté de préserver la beauté et la solidité de ce joyau témiscabitibien.

LES VITRAUX, TRÉSORS DE LUMIÈRE
Parmi les éléments restaurés, les vitraux, provenant de Rennes, en France, occupent une place particulière. Les neuf grandes fenêtres verticales ont été soigneusement démontées panneau par panneau. Chaque pièce de verre a été nettoyée, réparée et replacée dans l’ordre d’origine, un travail de patience où le bleu pâle et le bleu foncé ont retrouvé leur juste harmonie. Les rosaces, quant à elles, sont demeurées en place tout au long du processus. De l’extérieur comme de l’intérieur, les fenêtres ont été nettoyées avec soin. Ce travail de lumière et de transparence redonne à l’édifice toute sa splendeur d’origine, grâce à l’expertise de l’artisan Patrick Larivière, de Preissac.

UN PATRIMOINE VIVANT
Inaugurée en 1923, la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila demeure aujourd’hui un joyau du style romano-byzantin, unique en son genre en Amérique du Nord. Son majestueux dôme en béton armé, son marbre d’Italie et ses vitraux colorés témoignent du génie de l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne. Grâce à cette restauration majeure, la cathédrale traverse le temps avec beauté, rappelant à tous que le patrimoine est bien vivant lorsqu’on prend soin de le préserver. Ouverte à l’année, la cathédrale accueille le public qui souhaite admirer ses vitraux restaurés, ses mosaïques éclatantes et l’élégance retrouvée de ses façades. La Maison du tourisme d’Amos offre des visites guidées sur réservation, et l’entrée est libre pour les visites autonomes.
UN SYMBOLE DE FIERTÉ
Au-delà de la pierre et du verre, c’est toute une communauté qui s’est mobilisée pour revaloriser ce monument emblématique. Dans la lumière éclatante de ses vitraux, on lit aujourd’hui l’histoire d’une œuvre collective : celle d’artisans passionnés et d’un peuple attaché à ses racines.
La cathédrale ne se contente plus de veiller sur la ville, elle inspire, éclaire et rappelle, à qui lève les yeux vers elle, la beauté du temps qui passe et du patrimoine qu’on choisit de faire durer.