Avec Doux bordel, son troisième roman paru le 29 mars dernier chez Libre Expression, l’autrice et animatrice valdorienne Andrée-Anne Brunet nous plonge avec tendresse, humour et authenticité dans le quotidien doucement bordélique d’une première année de parentalité, avec tout ce que ça implique! Elle y décrit avec émotion les attentes du merveilleux, cette fatigue insurmontable, les petites aventures d’un nouveau quotidien, les fiertés comme les peurs irrationnelles, l’amour infini, mais aussi, les tranchées insoupçonnées du post-partum. Rencontre avec Andrée-Anne Brunet. 

MON FILS, VOICI NOTRE HISTOIRE 

Écrit au « tu », sans jamais dévoiler les noms des personnages, les lieux, ou même nommer exactement la pandémie de COVID-19, qui est pourtant bien présente en toile de fond de cette histoire, Andrée-Anne réussit un tour de force en nous captivant dès les premières pages de son troisième roman, qui est, selon moi, le plus réussi et abouti. Quand on lui demande pourquoi elle a fait ces choix narratifs, elle répond que c’est comme ça que le projet s’est présenté à elle : « Pour cette histoire-ci, je ne ressentais pas le besoin ni la nécessité de définir le lieu ou de détailler les personnages. Contrairement aux deux premiers livres qui se passaient en voyage, cette fois-ci, l’histoire pourrait avoir lieu n’importe où sans que ça change quoi que ce soit. » Nous passons donc à travers des dizaines de courts épisodes du quotidien, de deux ou trois pages, racontés à la manière d’un journal intime, un format parfait pour laisser le plaisir durer, ou pas. 

UNE FICTION TRÈS INTIME 

« Ce roman est mon plus intime, celui qui est le plus près de moi, mais aussi et surtout, mon plus universel », me dit Andrée-Anne, très rapidement en début de rencontre. C’est que ce recueil de petits moments de l’intimité d’une première année de vie a la force de pouvoir résonner chez la majorité des mères, si ce n’est de toutes. À la question de ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, elle me répond, l’œil brillant et le sourire en coin : « Seul mon chum peut répondre à cette question, mais il m’a promis qu’il ne dévoilera jamais ce qui a été vécu de ce qui a été inventé. » Bref, c’est avec une plume brillante et sincère que l’autrice réussit à parler du plus beau, mais aussi, et surtout, du moins glorieux de cet apprentissage du rôle de parent, qui ne s’avère pas toujours aussi facile qu’espéré. 

NE RIEN TENIR POUR ACQUIS 

Malgré la publication de deux romans avant celui-ci (ne pas toucher s’il vous plaît et Embrasser le chaos [éditions Libre Expression]), le processus de création est encore un chemin parsemé d’appréhensions pour l’autrice : « C’est toujours le même petit sentiment d’insécurité qui revient chaque fois, autant au premier qu’à ce troisième ». Celle qui est aujourd’hui mère de deux garçons, un de deux ans et demi et un autre de sept mois, affirme tout de même que l’écriture de ce troisième livre, plus collée à elle, à ce qu’elle a vécu et à ses émotions reliées à son rôle de mère, a été un peu plus facile. En fin de compte, ce sont trois expériences d’écriture complètement différentes : « Au premier livre, j’écrivais au feeling, car je ne savais pas que j’étais en train d’écrire un roman. Au deuxième livre, j’avais un plan d’écriture. Pour celui-ci, c’est en replongeant dans la lecture du journal de maternité de mon premier enfant que j’ai été inspirée et guidée dans l’écriture d’une nouvelle histoire. » 

Andrée-Anne Brunet sera une des autrices invitées lors du prochain Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue qui se déroulera à Rouyn-Noranda du 25 au 28 mai prochains afin d’y présenter Doux bordel, son troisième roman.  


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