JOANIE DUVAL, EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 

Le lancement (gratuit) de la 36e campagne de la Semaine des bibliothèques publiques, sous le thème « Prendre le temps », se tiendra le 22 octobre prochain à 17 h, à la Maison de la culture de La Sarre. C’est une artiste multidisciplinaire originaire d’Abitibi-Ouest, Stéphanie Dupré-Guilbert, qui sera à l’honneur sur les 20 000 signets distribués gratuitement dans toutes les bibliothèques publiques de la région. 

Stéphanie a ressenti « beaucoup de fierté et de gratitude » à la réception de l’invitation de la MRC d’Abitibi-Ouest qui est l’hôte de la campagne cette année. « Je voyais ça comme une belle reconnaissance de mon parcours artistique, mais aussi comme une chance de créer quelque chose qui allait circuler largement, dans toutes les bibliothèques de la région. Pour moi, ça donne un sens particulier au geste créatif : l’œuvre devient un petit compagnon de lecture, un objet intime qui accompagne le lecteur ou la lectrice », affirme-t-elle. 

DE LA MURALE AU SIGNET 

Si vous connaissez bien l’artiste, il peut être surprenant de découvrir son œuvre dans un petit format. Stéphanie s’investit depuis plusieurs années dans des projets collectifs d’art urbain et a notamment conceptualisé et réalisé l’immense murale de chez Métal Marquis à La Sarre ainsi que la murale du 100e anniversaire de Poularies.  

Même si l’objectif reste le même, c’est-à-dire « créer un lien avec les gens », Stéphanie précise que le processus créatif du signet est très différent. « Une murale, c’est monumental, ça occupe un espace public, ça doit dialoguer avec son environnement et être vu de loin. Un signet, c’est l’inverse : c’est un objet minuscule, intime, que l’on garde dans ses mains. J’ai dû adapter mon approche en pensant à la proximité et aux détails. Là où une murale demande de grands gestes et une vision d’ensemble, le signet exige plus de finesse et de concentration sur l’essentiel », explique l’artiste. 

Photographe : Stéphanie Dupré-Guilbert

UNE INVITATION À RALENTIR 

Au départ de son processus créatif, Stéphanie s’est demandé : « Dans quel contexte est-ce que je prends vraiment le temps, moi? » 

« La réponse est venue tout de suite : mes moments au chalet, à contempler la nature, les couleurs, la flore diversifiée. J’ai donc choisi de prolonger cette expérience en cueillant minutieusement des fleurs, des feuilles, des plantes et des petits fruits colorés. Je les ai déposés sur un tissu pour en faire des impressions par compression, raconte-t-elle. À partir de ces empreintes organiques, j’ai construit mon œuvre. » 

Cet ajout de formes organiques est une sortie de zone de confort pour l’artiste qui nourrit habituellement sa démarche de formes architecturales et d’objets quotidiens. Stéphanie avait envie de « créer une rencontre entre deux univers : le réel et le rêvé, la rigueur des lignes et la légèreté de la nature ». 

« Ma palette reste ancrée dans les couleurs primaires – ma signature –, mais elle s’est enrichie cette fois-ci des nuances offertes par les végétaux. J’aime que l’œuvre laisse une place à l’imaginaire : chaque personne peut y projeter sa propre histoire. Pour moi, c’est à la fois une invitation à ralentir et un espace pour rêver », précise Stéphanie. 

TISSER UN FIL ENTRE L’ART ET LA LITTÉRATURE 

Stéphanie Dupré-Guilbert se définit comme « une lectrice très curieuse, mais éclectique ». 

« Pour moi, la lecture est à la fois un espace de découverte et une respiration dans mon quotidien. Lire me permet d’élargir mon regard, de m’inspirer, mais aussi de décrocher du rythme parfois effréné de mes projets artistiques. C’est une façon de me recentrer et de m’éduquer », indique l’artiste. 

La petite Stéphanie adorait aller à la bibliothèque municipale de son village, « un lieu qui ouvrait des mondes, un endroit où tout semblait possible ». 

« Le signet me ramène à cette époque : ce petit carton coloré qu’on glisse entre les pages devient une sorte de complice de nos découvertes. J’aime l’idée que mon œuvre puisse accompagner quelqu’un dans son propre voyage de lecture, comme un fil discret entre l’art et la littérature », conclut-elle.  


Auteur/trice

J'ai la carrière bohème, c'est la meilleure définition que j'ai trouvé pour décrire mon parcours professionnelle. De fleuriste à massothérapeute, puis de journaliste à agricultrice, entre autres, une chose m'a toujours accompagné partout : ma passion pour l'écriture. L'écriture est un véhicule accessible à tous pour s'exprimer et c'est toujours un plaisir d'aider les autres à l'utiliser. Parallèlement, je poursuis aussi mon implication bénévole dans plusieurs organismes dans ma communauté, notamment le journal de quartier Montbeillard en Bref.