En dépit des incertitudes, la comédienne originaire de Rouyn-Noranda Anna Beaupré Moulounda replonge dans les textes et voit les projets s’inscrire au calendrier. Les occasions se font nombreuses, et elle s’en réjouit, modestement…
« Je suis vraiment très contente, mais j’essaie néanmoins d’être réaliste. Disons qu’il y a une moitié de joie pour le moment », confie-t-elle.
C’est empreinte d’un enthousiasme prudent qu’Anna Beaupré Moulounda voit les possibilités s’étaler devant elle. « Je suis très reconnaissante, mais on ne sait pas ce qu’il sera possible de faire dans le contexte actuel », nuance-t-elle.
L’an dernier, elle avait travaillé sur un projet de tournée qui aurait pu prendre la route et même se développer à l’extérieur du Canada. « J’aimerais bien pouvoir faire des festivals à l’international, c’était ce qui était prévu », explique-t-elle, mais le projet a dû être remis. Happy Hourest devenu une création Web. « J’ai comme une impression de rendez-vous manqués parce que les gens voulaient avoir autre chose qu’un rendez-vous virtuel. C’est comme si on n’avait pas rencontré notre public », précise-t-elle.
Pour cette pièce, l’occasion de se reprendre pourrait se présenter ce printemps, ce qui laisse entrevoir la possibilité de reprendre le rêve là où il avait dû s’arrêter.
DES PROJETS SUR TOUTES PLATEFORMES
À la télévision, la série Survivre à ses enfants se poursuit sur ICI TOU.TV. Un projet qui l’emballe et qui a marqué pour elle l’arrivée d’un premier rôle à l’écran.
Le théâtre l’appelle également avec L’amour au 21e siècle, au théâtre La Chapelle de Montréal où elle se prêtera au jeu des rencontres. « C’est très franc, très humoristique. C’est le jeu de l’amour en temps réel, comme si Tinder était porté sur la scène. D’une représentation à l’autre, nos “matchs” ne seront pas les mêmes », laisse-t-elle entendre.
En parallèle, Anna Beaupré Moulounda travaille, enfin peut-être, à la version longue de son texte Dans les yeux de mon père, un texte qu’elle avait écrit pour prendre part à un ouvrage collectif avec huit autres comédiennes et qui a été publié en 2021.
« J’ai dit souvent que j’allais écrire une version longue, je ne m’impose pas de date, mais cette suite, je l’ai nommée Le géant endormi. Je me dis que j’aurais aimé lire ce livre au moment d’accompagner mon père. » Comme pour la version brève, ce livre parlera de Clotaire Moulounda, son père, décédé en 2018, et qui a été le cofondateur de La Mosaïque de Rouyn-Noranda.
Anna Beaupré Moulounda a quitté l’Abitibi-Témiscamingue à l’âge de 19 ans. Elle confie y être revenue périodiquement voir ses parents, jusqu’au décès de son père. Plus récemment, par contre, le hasard des rencontres a fait en sorte qu’elle a renoué avec le territoire. « J’avoue que j’avais jusqu’ici gardé un souvenir figé de l’Abitibi. Je redécouvre ma région. Et je dois dire que j’en suis ravie… »