Des fresques sur papier. Telle pourrait être la description du travail minutieux et colossal de Bernard Béland qui exposait en avril à La Fontaine des Arts de Rouyn-Noranda. 

Ses œuvres, plusieurs de très grandes dimensions, invitent au respect. Sur des feuilles de papier de 82 à 335 cm (32 à 132 pouces), les dessins immenses de Bernard Béland sont définis avec précision de millimètre en millimètre, de trait en trait, de lignes plus foncées en ombres plus subtiles. 

Les dessins qui, de loin, peuvent être pris pour des photographies tant le réalisme est saisissant, sont largement composés de paysages avec une rare présence humaine qui, lorsqu’elle apparaît, semble contempler elle aussi le décor. 

PAYSAGES PLUS VRAIS QUE NATURE 

Né à Montréal en 1953, Bernard Béland s’est installé en Abitibi-Témiscamingue à l’âge de 20 ans. 

On devine aisément que le travailleur forestier devenu instructeur de survie en milieu isolé a baigné dans les paysages qu’il transpose sur papier. Les détails témoignent d’une exposition prolongée qui permet d’en noter les moindres détails et particularités. 

Les tableaux de cet autodidacte présentent des paysages de diverses régions. Un œil aguerri saura reconnaître la Gaspésie, peut-être aussi la Côte-Nord ou l’Abitibi-Témiscamingue. De vastes forêts, des cascades tumultueuses remarquablement dessinées, un bateau. L’ampleur du travail fascine, le nombre d’heures semble incalculable à l’idée d’un aussi grand ensemble tracé un trait à la fois, surtout au crayon de plomb et en de rares exceptions avec un peu de couleur. On prend plaisir à s’approcher pour noter de petits cercles arrondis qui avec le recul deviennent autant de nuances d’une même cime. L’ensemble en est magnifique de simplicité. 

Crédit image : Lise Millette

Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.