Les nombreux palmarès de fin de décennie dans le domaine de la musique populaire ont rappelé que le groupe témiscabitibien La Chicane avait, à trois reprises, décroché le titre de chanson québécoise la plus populaire de l’année. Malgré ce succès – et les possibilités qu’il a pu offrir – le guitariste et compositeur du groupe Christian Legault a choisi, l’an dernier, de rentrer à Val-d’Or, loin du zoo du showbiz. Sauf que désormais, c’est en coulisse qu’il met à profit son talent de chef d’orchestre.

 

Christian Legault est un homme qui sait ce qu’il veut – et surtout ce qu’il ne veut pas. L’expérience de la Chicane fut assurément exaltante, mais elle a comporté son lot d’irritants. « C’était big, résume-t-il. Mais à ce niveau-là, tu mets un peu ta vie de côté. Entre 2000 et 2005, on n’a à peu près jamais pris de pause. » Et c’est sans compter sur les compromis, nombreux et variés, qu’il faut faire pour que le projet
collectif tienne la route. « Il y a certaines de nos chansons avec lesquelles j’étais plus ou moins à l’aise, confesse-t-il. On l’a fait, jouer à la guidoune à la radio pour que nos chansons tournent. Mais on avait une responsabilité : on était une business qui faisait vivre une dizaine de personnes. »

Un savoir-faire recherché… et remarqué
Après avoir coordonné divers projets – des tournées de la Chicane à des compilations d’artistes divers, en passant par la réalisation d’albums – il a le goût de mettre ses compétences à profit. « J’avais envie de me consacrer à une seule chose, sans manquer de temps. » Il décide donc de revenir à Val-d’Or pour y offrir ses services en tant que coordonnateur d’événements. Il a à peine le temps de s’acheter une maison que les projets s’empilent sur sa table de travail – et se concrétisent : en cinq mois, il a organisé, en collaboration avec une pléiade d’organismes, la venue d’Éric Lapointe au Centre Air Creebec ainsi qu’une saison de spectacles d’humour au profit de la Fondation du Centre hospitalier, et il a cimenté les composantes du spectacle d’ouverture des fêtes du 75e anniversaire de Val-d’Or. Son nom circule, les offres se succèdent.


« Il semble qu’il y avait un besoin pour quelqu’un qui connaît les rouages de l’organisation d’événements, analyse-t-il. Le bouche
à oreille fait son œuvre, en partie parce que je travaille à des projets qui impliquent beaucoup de monde. » Ces nombreuses collaborations ne sont pas le fruit du hasard : quand il initie des événements, Legault cherche à impliquer différents organismes de charité. « Ça crée des interactions intéressantes, un dynamisme contagieux. » À ses yeux, le milieu culturel valdorien est vivant et soutient la relève, et de nombreux outils sont en place pour que les choses évoluent, si on prend le temps d’habituer le public à sortir
de chez lui tout simplement en lui faisant vivre de bons moments.

S’il a mis la musique en veilleuse, il n’y a pas renoncé. « J’aurais assez de matériel pour sortir un deuxième album solo, révèle celui qui avait lancé Pas du monde en 2005. J’aime faire des shows, mais je ne me relancerais pas dans une grande tournée ». Pour l’instant, il préfère donc rester derrière les projecteurs, loin de toute chicane.


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