« L’Autrichienne espérait tant que ce geste puisse lui accorder les bonnes grâces de la famille royale. » (p. 730)

Né à Val-d’Or en 1980, Danny Saunders a vécu en Abitibi-Témiscamingue jusqu’à l’âge de 19 ans. Il a résidé dans plusieurs municipalités, notamment Val-d’Or, Amos, La Sarre et Rouyn-Noranda. En 2008, il est revenu passer un an à Rouyn-Noranda où il a travaillé comme animateur à TVC9 / Cablevision du Nord, comme journaliste pour La Frontière / Le Citoyen  et chez NRJ.

Le roman sur Marie-Antoinette s’inscrit dans une suite portant sur les femmes rattachées au pouvoir dans l’Histoire,  d’où le titre collectif : Les Reines tragiques. Le premier livre de la série portait sur Marie Stuart, le suivant porte sur Sissi.

L’auteur retrace ici la vie de Marie-Antoinette dans son rôle de femme de Louis XVI, de 1770 à 1793, et se termine sur une récapitulation sommaire de la fin de la vie de ceux qui ont été proches d’elles (ses enfants, son amant).

Le désespoir d’une souveraine

Saunders sait mettre de l’avant la vie tragique d’une enfant arrachée à 14 ans à sa vie familiale pour servir les intérêts de l’Empire et de l’Europe. Le point de vue de Marie-Antoinette domine tout au long du texte, montrant son désespoir face à l’esprit fermé de la cour de France. Il fait ressortir la cruauté de la situation de cette enfant seule face aux nombreuses intrigues, montées par des experts en la matière, laissant voir que sa paranoïa était fondée. Même pour des antiroyalistes aujourd’hui, la reine devient un personnage attachant qui n’est, somme toute, que le produit de son éducation et de sa vie.

L’auteur raconte en détails les intrigues de la cour qui ont mené à la déchéance de la monarchie et suscité un besoin de changement social profond. Dans l’ensemble, le roman s’avère assez fidèle à l’Histoire, même si le rôle de La Fayette a été beaucoup plus complexe que présenté, et si Marie-Antoinette est réputée avoir eu plus d’amants que suggéré ici. Certains personnages marquants de cette époque ont certes été mis de côté, mais cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un portrait  centré sur la vie de la reine et non sur l’époque. 

Le récit est entrecoupé de paragraphes de présentation des différents personnages, mais pas au moment où ils entrent en scène. Ces paragraphes apparaissent  un peu plus loin dans le texte, comme si on se retournait vers un voisin pour demander «qui est-ce ? ». L’écriture simple, sans fioriture, et le style direct qui inclut quelques dialogues permet d’accéder facilement au propos.  Cela ne veut pas dire que l’histoire est dénuée de suspense. En fait, la première partie se lit bien et s’avère même difficile à poser. La deuxième partie est beaucoup plus décevante, car elle est nettement moins bien écrite et contient des erreurs, entre autres de vocabulaire et de typographie.

Bonne lecture d’été, malgré la deuxième moitié.

Saunders, Danny. Marie-Antoinette, la souveraine maudite, LÉR, 2010, 366p.


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