28 novembre : tempête de neige. 14 décembre : -33°C. 5 janvier : 20 cm de neige. 22 janvier : -37°C… De quoi faire fuir les oiseaux dans le Sud pour de bon!
Pour nous, nouveaux arrivants au Témiscamingue depuis 1 an, le Témis est un paradis de l’hiver. L’un est originaire de l’Abitibi, l’autre vient de l’Outaouais et le troisième vient d’un pays sans hiver, et nous sommes tous convaincus des bienfaits de l’hiver. Malgré les commentaires de notre pompiste Gérard, pour qui l’hiver est un mauvais moment à passer, où on est cloîtrés en dedans, où on gèle, où on pellette… « Attends de voir quand ça fera 50 ans que tu subis ça! »
À chaque automne, c’est la même excitation. Après avoir bien profité de l’été, l’idée de retrouver des activités laissées en suspens 8 mois auparavant nous envahit. Nous avons la chance de vivre sur un territoire où on ne peut s’ennuyer, où la diversité des paysages et des conditions climatiques pimente le quotidien.
Au-delà des désagréments, l’hiver témiscamien offre des opportunités d’émerveillement et de divertissement infinies. Le froid ravigote corps et esprits. Ski de fond, raquette, glissade, hockey, carnavals, feux de joie : comment s’ennuyer avec autant de possibilités?
On ne peut pas dire que quand notre voiture ne part pas, c’est une agréable surprise. Mais quand on repense à tous les beaux moments que ce froid nous permet de vivre, le désagrément est soudainement moins pire. Avec un hiver comme celui que nous venons de passer, l’été qui s’en vient n’en sera que plus agréable, nous permettant de retrouver des activités laissées en suspens depuis 8 mois.
Parlant d’été, si je me rappelle bien, en juillet dernier, Gérard me disait aussi qu’il n’était plus capable d’endurer les canicules… Faudrait peut-être se brancher!
D’ailleurs mon Gérard, si tu te convertis, nous te proposons ce poème pour déclarer ta flamme :
Oh! toi qui danses dans ma tête comme une gigue endiablée sertie de confettis qui fusent de toute part! Toi qui vivifies mon gris de ton immaculé. Mes yeux grands ouverts. Mon souffle visible. Toi, qui marques des points sans équivoque dans mon cœur que je croyais de marbre… qui était finalement de glace. Tu burines sur cette même surface ton nom frémissant que j’auréole dans ma tête. Tu forces, tu pousses, tu fouettes, tu plaques sous des vents mauvais avant d’envelopper de ta paume jusqu’au soleil blême. Ton corps maladroit est une montagne dégarnie. Un essaim d’abeille pieuté. Mais tu sais renaître d’un simple souffle et c’est ce qui me charme à tout coup. Avec toi je ferais les 400 coups dans les ruelles bleues. Pour toi, la moitié de mon empire est une hypothèque sur la seconde. Tant de martyrs ont brûlé. Je gèle pour toi. Je te déclare officiellement mon amour phare dans une longue nuit sans lune. Levant bien haut mon chocolat chaud fumant… je t’aime hiver québécois!