DOMINIQUE ROY
Les libraires et les éditeurs vous le diront, le « roman pour elles », ou littérature bonbon (chick lit), est un créneau lucratif. Il s’agit d’une lecture qui se veut divertissante, délibérément légère, visant un lectorat féminin, notamment celui de la jeune femme moderne. Pour l’écriture de son tout premier roman, Amitié… en zone grise!, publié chez Les Éditeurs réunis, l’Abitibienne Marilyne Dion s’est intéressée à ce sous-genre de la comédie romantique qui se distingue par sa désinvolture.
L’HÉROÏNE TYPIQUE
Sarah, le personnage principal, répond, en tout point, aux codes du genre de la littérature bonbon. C’est une jeune femme ambitieuse, indépendante, loyale, imparfaite, caractérielle, qui approche la trentaine, abonnée au célibat et jolie au naturel, mais sans extravagance. Tout y est pour que la lectrice moyenne s’y reconnaisse et se projette dans son quotidien parsemé de défis, c’est-à-dire des embûches qui pourraient ressembler aux siennes.

LES PERSONNAGES SECONDAIRES
Les amis occupent une place de choix dans l’univers de l’héroïne; ils sont surtout là pour la soutenir dans ses épreuves et lui servir de confidents. Sarah évolue effectivement entourée de ses deux meilleures amies, Audrey et Laurence, qui sont de précieuses alliées spécialisées dans l’élaboration de plans de séduction… parfois incohérents. Et il y a Thomas, son best avec qui elle entretient justement des liens amicaux ambigus. Thomas fait partie intégrante de la vie de Sarah. Elle partage tous ses secrets avec celui dont elle est follement amoureuse depuis le secondaire, sauf un seul, celui qui est à l’origine de cette intrigue.
LE RÉCIT
La littérature bonbon met en scène les désillusions d’une héroïne, spécialement ses déboires amoureux, en passant par les aléas d’un célibat intermittent. Les sentiments amoureux de Sarah pour Thomas sont demeurés intacts au fil des années, même si ce dernier ne lui a jamais caché son homosexualité et sa façon à lui de la percevoir comme une amie… une véritable sœur. C’est la principale raison pour laquelle les hommes dans la vie de Sarah n’ont été que de passage; Thomas occupant LA place de choix dans son cœur. Enfin, la fin heureuse est typique à ce genre de récit. On le sait dès le départ que le désordre amoureux sera rétabli, mais c’est dans la façon dont les personnages vont y parvenir que se cache une part du mystère.
LES THÉMATIQUES
Les principaux thèmes répondant aux caractéristiques de la littérature bonbon sont récurrents dans le roman de Marilyne Dion, hormis le magasinage, on pense à l’amour, l’amitié, la drague, la séduction, les sorties entre amis, la manigance, les entremetteuses, les confidences, l’ambivalence des sentiments, etc.
L’AUTRICE DE LITTÉRATURE BONBON
Maryline Dion adore ce type de lecture. Il y a quelques années, cette idée de scénario s’est développée dans son esprit, se concrétisant de jour en jour. « Ce qui m’attire avec l’écriture, c’est de faire vivre les personnages que j’ai créés dans ma tête. On dirait que la jeune fille qui voulait faire du cinéma à l’époque – carrière qu’elle avait brièvement envisagée en cours d’études – n’est pas très loin. C’est comme si j’écrivais un film, mais les lectrices font leur propre film dans leur tête. C’est ce que j’aime lorsque je lis un livre, c’est de me faire mon propre film dans ma tête », affirme l’autrice.
Comme première expérience d’écriture, Maryline Dion, qui avoue avoir de la difficulté à se considérer comme une autrice, se félicite d’avoir persévéré malgré les remises en question qui ont parsemé son processus créatif. « Lorsque j’ai travaillé avec mon éditrice, j’ai dû faire face à des recommandations qui ont eu des impacts sur l’histoire. Avec du recul, je me rends compte que j’étais bien entourée et que les recommandations m’ont permis d’améliorer mon histoire. Je suis très fière du résultat final », affirme l’autrice.