ANDRÉANE GARANT, M.SC. ÉCOLOGIE 

Saviez-vous que les chauves-souris sont les seuls mammifères volants? Elles se distinguent par leurs ailes membraneuses, contrairement aux oiseaux dont les ailes sont emplumées. Près du trois quarts des espèces sont insectivores, les autres étant pollinisatrices ou frugivores. Seules des chauves-souris insectivores résident en Abitibi-Témiscamingue. Certaines espèces, comme la petite chauve-souris brune, la pipistrelle de l’Est et la chauve-souris pygmée de l’Est, hibernent dans des cavités ou des bâtiments, tandis que d’autres migrent, comme la chauve-souris rousse et argentée. Ces créatures nocturnes possèdent également un talent impressionnant : l’écholocalisation. En émettant des sons à haute fréquence, elles perçoivent les échos qui leur permettent de déterminer la direction, la distance, la taille, voire la texture, des objets et des proies qui croisent leur chemin dans l’obscurité. 

QUELS SONT LEURS RÔLES ENVIRONNEMENTAUX? 

Les chauves-souris jouent un rôle crucial dans l’équilibre de notre environnement. Elles agissent comme des régulatrices naturelles des populations d’insectes en se nourrissant principalement d’insectes volants, comme les moustiques, les mouches et les papillons de nuit. Cela aide à réduire les nuisances causées par ces petits animaux et limite la propagation de certaines maladies transmises par les insectes. Une véritable alliée, surtout en milieu urbain! Certaines chauves-souris participent aussi à la pollinisation et à la dispersion des graines, contribuant ainsi à la santé des écosystèmes.  

Freepik. Little brown bat on a man hand.

QUELLES SONT LES MENACES POUR L’ESPÈCE? 

Le syndrome du museau blanc est une maladie fongique qui a été introduite en Amérique du Nord en 2006, puis qui est arrivée au Québec en 2010. Ce champignon se développe dans les milieux froids et humides, comme les grottes où hibernent certaines chauves-souris. Le champignon perturbe les tissus de ces animaux, les forçant à dépenser plus d’énergie que d’habitude. En conséquence, les chauves-souris s’épuisent et ne survivent pas jusqu’à la fin de l’hiver. D’autres facteurs comme la perte et la modification des habitats, le dérangement dans les lieux d’hibernation, l’utilisation de pesticides, l’expulsion des maternités qui se trouvent dans les bâtiments et même le développement des éoliennes contribuent à la diminution des populations de chauves-souris. Ces impacts combinés mettent ces animaux en grand danger et perturbent l’équilibre écologique auquel ils contribuent. 

QUE FAIRE S’IL Y A UNE CHAUVE-SOURIS CHEZ MOI? 

Le printemps arrivant bientôt, sachez que certaines chauves-souris choisissent nos maisons comme lieu de maternage du mois de mai au mois d’août. On les retrouve notamment dans les greniers, les entretoits, les soffites, les cheminées, les foyers ou même les bouches d’aération non protégées. Pendant cette période, il est important de ne pas déranger les maternités, car les chauves-souris n’ont qu’un seul jeune par année et s’il est trop petit pour voler au moment du déplacement, il risque de ne pas survivre. Les chauves-souris sont mal-aimées, ce qui entraîne leur persécution malgré leur nature inoffensive. En plus d’être sans dangers, elles ne causent pas de dommages aux structures, mais peuvent laisser des fèces qui s’accumulent. Sachant cela, il est conseillé de placer une toile de plastique sous la zone occupée pour faciliter le nettoyage et d’attendre la fin du maternage avant de colmater les passages et de procéder au nettoyage. Une fois ces précautions prises, la cohabitation paisible est possible avec ces précieuses alliées de notre environnement. 


Auteur/trice