En écorce, en perles, sculptés dans du bois ou des os ou encore en aiguille de porc-épic : l’exposition virtuelle MikisikwasoElle coud des perles présente une incursion dans les motifs anicinabek.

Nul besoin de se déplacer pour parcourir ces motifs et les pistes d’interprétation qui ont fait de ceux-ci des œuvres qui se sont répétées et altérées au fil des années et des rencontres entre les différentes nations sur le territoire.

Motif perlé, gracieuseté Minwashin

« L’art est imbriqué partout, dans les objets, les outils, les vêtements. On a effectivement constaté que des variations ont été faites au fil des époques et qu’il y a eu une évolution des motifs et des symboles », explique Justin Roy, responsable du projet de bibliothèque virtuelle Nipakanatik. Une partie du travail de M. Roy consiste à effectuer la numérisation des archives de Minwashin.

Le travail sur cette exposition s’est notamment amorcé avec la recherche Patrimoine graphique anicinabe dans les sources écrites anciennes de Guillaume Marcotte, réalisée avec la Corporation Dumulon. « Mais il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg, insiste Justin Roy. Il nous manque des informations sur les archives, les dates exactes de ces créations et des artéfacts. Plusieurs outils ont été passés entre générations et les musées n’ont pas toujours les dates exactes de créations des pièces sur lesquelles se retrouvent les motifs. »

Récipient fait d’écorce de bouleau, racines d’épinettes et piquants de porc-épic, gracieuseté Minwashin

Pour le président de Minwashin, Richard Ejinagoji Kistabish, la forme virtuelle de l’exposition Mikisikwaso permet de faire un clin d’œil à l’aspect nomade des Anicinabek qui se déplaçaient de lieu en lieu, comme ce que fait maintenant cette exposition en déplaçant des morceaux de culture.

L’exposition est découpée en quelques tableaux et par matière : motifs d’écorce qui servaient par exemple pour des jouets d’enfants ou comme pochoirs, motifs de piquants de porc-épic portés sur des robes ou des objets du quotidien, motifs perlés pour les mocassins et d’autres vêtements où les fleurs ont été largement répertoriées et finalement, motifs sculptés dans le bois ou les os pour diverses expressions graphiques.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.