Le 15 septembre avait lieu à Manneville le lancement du dernier ouvrage de Raymonde Proulx. Devant une cinquantaine de personnes, Mme Proulx a présenté La grande histoire d’un petit village : Manneville, deux tomes d’environ 475 pages au total et abondamment illustrés. Le premier tome aborde notamment les bureaux de poste, les débuts de la colonisation avec sa vie de chantier et l’aventure coopérative. Quant au second tome, il est consacré aux édifices religieux et à leur personnel ainsi qu’à l’évolution démographique.
UN RETOUR AUX SOURCES
Originaire de Manneville, Raymonde Proulx est revenue y vivre après ses études universitaires qui lui ont permis d’obtenir un baccalauréat en enseignement primaire en 1974. Elle s’est installée dans l’ancien dispensaire de la garde, y établissant son quartier général. En plus d’effectuer d’autres études universitaires, dont des certificats en arts plastiques et en français, suivis d’une maîtrise en éducation en 1992, elle a enseigné pendant 33 ans.
CONSERVER LES TRACES DU PASSÉ
En 2010, elle se joint à Généalogie Abitibi-Témiscamingue qui répertorie les pierres tombales des cimetières de la région. Grâce à elle, le groupe peut ajouter six cimetières à son inventaire. Quatre ans plus tard, elle publie Le long de la voie ferrée qui retrace le passage des religieuses et religieux dans des communautés comme Clova et les alentours, avec anecdotes et photos.
Poursuivant son travail de mémoire, elle publie en 2017 un répertoire des ponts couverts de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. Chaque pont est identifié, localisé, photographié et décrit avec des données techniques.
Tout en effectuant ses recherches sur divers sujets, Raymonde Proulx recueille des renseignements sur ses parents, Léo Proulx et Marie Asselin, des pionniers de Manneville qui s’y sont établis en 1938. Cela lui permet d’offrir, pour Noël 2018, une histoire familiale à sa fratrie. Un bel exemple dont plusieurs pourraient s’inspirer.
Par instinct, elle a conservé des renseignements glanés un peu partout : articles, sites Internet, monographies, etc. Elle a ensuite compilé ces données dans des dossiers distincts, ce qui a permis l’émergence de la grande histoire d’un petit village, celui de Manneville. Un village ainsi que des pionniers et des bâtisseurs marqués par un vécu sous le signe de la coopération et de l’entraide.
PROTÉGER LE PATRIMOINE GRÂCE AU BÉNÉVOLAT
L’écriture ne constitue pas son seul apport à l’histoire de la région et de Manneville. En 2025-2006, avec Marie-Marthe Vézina, elle entreprend ce qu’elle qualifie d’épopée de bénévolat, soit la conservation du premier magasin général. A suivi l’aménagement de l’église, du presbytère et de l’édifice du Club de l’âge d’or. L’autrice nous dit qu’elle a passé trois étés très tranquilles à aménager le cimetière! Elle a aussi installé un parcours historique au centre du village et elle continue à entretenir le parc au cœur de la municipalité.
UN LEGS
Raymonde Proulx ne compte pas ses heures. En plus de rédiger des articles dans diverses revues spécialisées et d’avoir réalisé une exposition de photos sur Manneville à la Société d’histoire d’Amos, elle poursuit maintenant sa contribution à l’histoire locale en sillonnant les routes d’Abitibi-Ouest pour inventorier les croix de chemin. C’est ainsi qu’avec Raymonde Proulx de Manneville, on peut dire un écrit à la fois et un geste à la fois.