Active depuis le début des années 1990, l’artiste Francine Plante a toujours su offrir au public témiscabitibien un art personnel et engagé. Les conditions des femmes sont un des sujets qui l’animent. Cet été, en partenariat avec le Centre de Femmes du Témiscamingue, elle récidive, pour notre plus grand bonheur, avec le projet Nous : Femmes Territoires

UN ART INTÉRIEUR 

Ce projet a permis à plusieurs femmes de se réunir à Ville-Marie lors des derniers mois pour participer à des ateliers du Centre visant à les faire réfléchir sur leur richesse intérieure, à cultiver leur territoire intime, à l’explorer et à le verbaliser. Aller à la découverte de soi par une approche artistique révèle souvent une richesse plus grande que nature. 

Maintenant, ces femmes participent à la création d’une immense tortue, exposée au parc des Pas perdus, dans Ville-Marie. Francine Plante en a façonné la structure, en broche de cage à poules, et maintenant, chacune appose des couches de tissus trempés dans la colle et le ciment pour créer le corps de l’imposant vertébré aquatique. Les dimensions sont en effet hors normes, pour un effet des plus saisissants. 

La suite du projet permettra de décorer la surface avec ce qui habite ces femmes artistes témiscamiennes : du floral, de l’étoilé, de la couleur, de la verdure, toutes les représentations de leur femme territoire seront unies pour offrir une tortue unique en son genre. 

LA TERRE MÈRE 

Proche des idéologies spirituelles des premiers peuples, la tortue joue ici le rôle de la grande mère de tout le monde, la tortue terre de l’humanité. Le territoire créé sur son dos sera imaginaire et personnel. De plus, cette œuvre sera permanente : on pourra l’admirer pendant tous les cycles des quatre saisons. 

Ce projet est un partenariat entre l’artiste, le Centre de Femmes, l’éducation populaire et l’Atelier Cent Pressions de Ville-Marie.  

Un atelier de poésie suivra la fin du travail de création artistique. 


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.