Amos, le jeudi 15 septembre 2022. Les représentants de quinze entreprises arrivent au premier étage de la Maison de la culture, à 17 h, pour l’événement Location d’œuvres d’art.

Ana Nunez Gonzalez présente l’organisation et les procédures du 5 à 7. Sylvie Gagnon, marraine de l’événement, accueille la quarantaine de personnes présentes en prononçant un mot de bienvenue. Boissons et petites bouchées sont aussi de la partie.

DÉFILÉ DE BEAUTÉS

Sur le pourtour des murs de la grande salle et ornant le centre de la longue tablée, les 48 œuvres d’art accueillent, chargées d’espérance, les amateurs.

Endimanchés, chacun dans son style, de l’abstrait au classique en passant par le contemporain, le paysagiste ou le figuratif, haut en couleur et emplissant de bonheur chaque spectateur, les tableaux sont aussi porteurs d’interrogations : de qui serai-je le coup de cœur?

Quarante minutes pour déambuler devant ces beautés ne sont pas de trop. Le coup de foudre ne survient pas à coup sûr. « Un moment donné, c’est sans crier gare que Beauté d’un soir a touché mon âme, dit un spectateur. Voilà mon premier choix, mais je dois trouver une deuxième toile, car Beauté d’un soir sera peut-être choisie par un autre amateur qui me précédera au tirage. »

COUPS DE CŒUR ET RAISONS

L’art dépasse l’objectivité… et il y a davantage que la renommée de l’artiste. En effet, « Renoir ne sait pas peindre », pouvait-on lire, le 5 octobre 2015, sur les pancartes de manifestants, devant le Museum of Fine Arts de Boston. Pourquoi admirons-nous un tableau?

Ce soir, à Amos, à qui ces œuvres sont-elles destinées? Selon l’organisme ou le professionnel qui désire louer une œuvre, ce peut être un coup de cœur qui l’accompagnera dans son bureau personnel. On loue aussi une œuvre pour créer une ambiance, pour le prestige, pour l’énergie, pour l’innovation. On peut aussi vouloir encourager un ou une artiste ou encore en faire profiter sa clientèle dans la salle d’attente.

Chacun a son propre dictionnaire, son vécu. Bien que les réponses à une trentaine de questions savantes que soulève un tableau (matériaux, techniques, formes, couleurs, compétences, etc.) permettent « d’interpréter » le travail d’un artiste et de le « comprendre » plus intimement, comment le néophyte qui n’a pas eu de formation en l’histoire de l’art peut-il être saisi de bonheur devant une œuvre?

Devant cette collection riche de cultures diverses, de genres et de générations, de façons, de dimensions et de couleurs, une petite voix me dit : « Essaie de trouver une authenticité qui rejoint la tienne, un ravissement ou quelque chose qui saisit ton attention, sans que tu saches pourquoi, dans le plaisir d’une apparition, qui, peut-être jamais ne te révélera son énigme. »

SUSPENSE

Devant un public silencieux et figé dans ses attentes, accompagnée d’Ana Nunez Gonzalez qui tient la boite de noms, Anne-Marie Jutras procède au tirage. Oui, une sélection est nécessaire pour que les œuvres soient attribuées. Le tirage au sort fait force de loi.

Si mon nom était sorti en premier, mon premier choix m’aurait été attribué, comme plusieurs d’entre nous ont déjà eu cette chance. Mais, quand mon nom sort au tirage, cela fait déjà dix longues minutes que j’attends sa sortie, je pourrai opter pour mon deuxième choix, s’il n’a pas été loué entretemps. Ouf… quel suspense!

BILAN

Une bonne demi-heure sera nécessaire pour procéder au tirage afin que chaque personne se prévale de l’un de ses choix : premier, deuxième ou même troisième, selon le hasard qui apporte son lot de surprises. Heureusement qu’un bel éventail de tableaux signifie une belle gamme de choix. Et pratiquement chacun y trouve son compte.


Auteur/trice

Ingénieur forestier pour Domtar Woodlands, la Société d’État REXFOR et puis à son compte, Gaston a pris sa retraite en 2006. De retour sur les terres de sa jeunesse et fort d’un baccalauréat en Études littéraires, il se consacre à l’écriture tout en collaborant avec L’Indice bohémien depuis 2016 à la rédaction de textes et à la distribution du journal.