La pratique d’un métier d’art nécessite de transformer la matière, d’en faire un objet unique ou reproduit en petites séries et de lui donner un caractère artistique. Il peut faire appel à des techniques traditionnelles ou novatrices.
On passe ainsi de la création à la production ou encore de la transformation à la reconstitution d’un objet. Il peut aussi s’agit de la réparation ou de la restauration d’un objet. Il n’y a pas si longtemps, nombreux étaient les artisans qui auraient pu se qualifier selon cette définition, mais on ne les considérait alors que comme d’habiles « patenteux » capables de tout réparer et de donner forme à une simple idée ou à un dessin à peine esquissé.
La population d’Amos a ainsi pu autrefois compter sur les forgerons Jacob Denis, Télesphore et Johnny Fraser, Oscar et Henri Gravel, les cordonniers Égesippe Bacon, Philippe Boissinot et Laurent Charrette, de nombreux menuisiers tels Rodolphe Duguay, Rémi et Théophile Hamel, ainsi que Jean-Baptiste Legault, de même que les modistes Valeda Champoux, Cécile Lacroix, Jeanne Lehouillier et Alma Ouellet. Cette liste non exhaustive nous ramène à une époque où la consommation de masse n’avait pas encore envahi notre quotidien.
La création de la Société culturelle en 1967 et l’inauguration du Centre culturel à Amos l’année suivante donnent un élan à la création artistique. Le Club Artista, fondé en 1970, réunit des créateurs talentueux qui transmettent leur expérience, organisent des cours et exposent leurs œuvres. Nombre de ces artistes nous ont maintenant quittés alors que d’autres ont poursuivi leur travail sous d’autres cieux. Pour certaines personnes, la création était un heureux passe-temps alors que pour d’autres, elle est devenue un métier ou le prolongement d’une autre carrière comme c’était le cas pour plusieurs d’enseignants. L’année 1995 marque la fondation de la Société des arts Harricana, toujours active dans le milieu, qui présente une variété d’activités.
Parmi les représentants des métiers d’art d’origine amossois ou établis à Amos et dans la MRC d’Abitibi, plusieurs ont connu ou connaissent encore une notoriété certaine, notamment en joaillerie, Caroline Arbour et Marilie Jacob; en céramique et poterie, Monette Archambault et Catherine Dubé; dans le verre et le vitrail, Lyne Boucher; dans les textiles, Gisèle Béchard, Irène Cossette, Marcelle David Labrèche, Suzanne D. Dubé, Réjeanne et Huguette Morin; dans le travail du cuir, Michel Bolduc et Mathieu Gnocchini (aussi ébéniste); dans celui du bois, Jim Couture, Denis Louis-Seize et Michel Rouleau; dans le papier, Jean-Yves Brie et Louis Brien; en art amérindien, Lucie Ruperthouse et Roger Wylde et, enfin en lutherie, André Lavoye.
Ce patrimoine fait partie de notre culture. Il est riche d’une étonnante diversité d’artisans et de pratiques. Un terreau bien vivant et en pleine évolution. Porteurs d’histoire et d’innovation, les métiers d’art représentent une ressource infinie en matière de création.


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