Situé dans un décor déjà enchanteur, le parc des Madelinots ajoute un attrait nouveau pour une visite à la fois touristique, culturelle et historique à l’île Nepawa. Le Comité des sports de l’île Nepawa l’a inauguré en grande pompe le 3 septembre dernier avec la musique bien acadienne du groupe Les Palourdes salées.

UNE PAGE D’HISTOIRE

En 1941 et 1942, en pleine Deuxième Guerre mondiale, 27 familles comptant plus de 200 personnes provenant de toutes les paroisses des Îles-de-la-Madeleine, particulièrement choisies selon un nouveau plan de colonisation, débarquent sur les berges de l’île Nepawa, dans le lac Abitibi, avec la volonté de survivre en ces temps d’austérité et l’espoir au cœur de fournir à leurs enfants un avenir meilleur. Parties des Îles, en passant par Pictou, Québec, Senneterre, Amos, La Sarre et Clerval pour arriver à l’île Nepawa, elles ont parcouru plus de 2 000 kilomètres.

L’ORIGINE DU PROJET

Un fier descendant, Martin Deschamps, de retour d’un voyage aux Îles, aspire à faire de ces épisodes héroïques un lieu de souvenir. Il présente son idée au Comité des sports de l’île Nepawa qui accepte immédiatement le projet. La chasse aux sources de financement s’amorce. Un programme de subventions pour des projets culturels de la MRC d’Abitibi-Ouest, une réponse enthousiaste pour une quote-part des descendants de chacune des familles des Madelinots, maintenant éparpillés partout en Abitibi, voire au Québec, puis, dans ce même esprit, la vente de pierres gravées au nom du souscripteur et enfin de généreux commanditaires assurent le financement de cet ambitieux projet.

LE MONUMENT

L’approche artistique du projet par l’Abitibien Jacques Baril, sculpteur, séduit les membres du Comité qui lui confie la réalisation du monument. Une imposante sculpture représentant un phare sur cinq faces, d’une hauteur de plus de quatre mètres, s’élève sur le site même du débarquement des premiers arrivants un jour de septembre. Sur l’une des faces sont inscrits les noms des 27 familles d’origine, ainsi que ceux de 6 autres familles qui se sont ajoutées par la suite. Les autres faces schématisent les péripéties vécues lors de la grande « déportation » volontaire et une gravure à l’intérieur du monument de la carte des Îles-de-la-Madeleine situe la provenance des familles.

LA RÉALISATION

L’enthousiasme et la générosité aidant, on peaufine l’aménagement autour de la sculpture : allée, plate-forme de pierres gravées, pelouse, bancs, clôtures, lutrins d’information, débroussaillage des rives du lac Abitibi… Le tout permet de former un magnifique parc qui invite à la détente. Une grande enseigne en aluminium perforée du nom du parc des Madelinots surplombe l’entrée principale. Enfin, une superbe passerelle en forme de casier à homards relie le site à celui du centre communautaire où l’artiste Roger Pèlerin avait déjà installé une série de gravures sur aluminium relatant l’histoire de la colonisation de l’île Nepawa.

La page Facebook « Le parc des Madelinots de l’île Nepawa » illustre en détail le cheminement du projet.


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