Artiste installée à Montréal, Anachnid est une Oji-Cree qui manie la musique comme la plus grande des magiciennes, comme si toute la force des forêts se logeait dans sa musique électronique. Il n’est pas facile de définir sa musique, car on pourrait lui accoler tant d’étiquettes. Électro-pop parfois langoureux, parfois énergisant, trap et indie, hip-hop ou soul, Anachnid propose des airs aux sonorités envoutantes. On peut lire sur sa page Web qu’elle crée des « textures sonores délicates et complexes, évocatrices de ses cultures ancestrales ». En effet, en écoutant Anachnid, on se sent investi d’une force plus grande que soi, même si sa musique n’a pas que des élans traditionnels. Ou à cause de ces élans? Bref, c’est une envolée qui se propage en nous.

Anachnid connaît un succès d’estime et populaire depuis ses premiers microalbums (EP). Gagnante du prix de l’auteur-compositeur autochtone de l’année de la Fondation SOCAN en 2019, son album Dreamweaver (2020) a été nommé sur la longue liste du prix de musique Polaris et dans la catégorie Album anglophone de l’année de l’ADISQ. La chanteuse a également remporté le Félix Artiste autochtone en 2021. L’année 2022 devrait aussi la couvrir d’honneurs, et, nous, nous aurons le plaisir de la recevoir au Petit Théâtre du Vieux Noranda le 18 novembre prochain.

ANACHNID, TOTEM ET MAGIE

« J’ai beaucoup d’émotions qui peuvent se refléter dans la terre, dans le feu, dans le vent », expliquait Anachnid en 2018, lors d’une entrevue avec Stéphan Bureau. Cette force plurielle de la nature, Anachnid la puise dans son animal totem, l’araignée, autant que chez ses ancêtres. La jeune artiste aux origines algonquines, anichinabées, iroquoises, ojibwées et cries porte en elle une diversité de voix et sa musique en est terriblement forte et rassembleuse.

NIKAMOWIN

Anachnid participe au collectif Nikamowin, un organisme qui contribue à la reconnaissance du patrimoine matériel et immatériel musical traditionnel et contemporain autochtone. Il s’agit, entre autres, d’une plateforme permettant de découvrir la musique autochtone actuelle dont le site Web est phénoménal.


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.