Retardée par la COVID-19, ce n’est que le 22 mai dernier que la dernière activité des célébrations du 25e anniversaire de la Société des arts Harricana a pu avoir lieu. Organisée par Louise Morin, une classe de maître de piano a été présentée au grand public dans le foyer du Théâtre des Eskers d’Amos. Une activité géniale que le Conservatoire de musique de Val-d’Or a doublement soutenue par sa générosité à payer le coût de location de la salle et en assurant la participation du maître et directeur du Conservatoire, Hugues Cloutier.

CLASSE DE MAÎTRE

Une cinquantaine de personnes ont eu le plaisir de voir cinq élèves de la région recevoir conseils et enseignements : un cours de maître donné avec brio par Hugues Cloutier, titulaire d’un doctorat en interprétation et lauréat de plusieurs concours de musique nationaux et internationaux. Sa sensibilité artistique et la richesse de ses interprétations musicales faisaient de lui le maître tout désigné qui a assuré avec aisance la tenue de cette activité unique et tellement stimulante pour les élèves, leurs professeurs et toute l’assistance. Tous n’avaient que deux mots : bravo et merci, M. Cloutier!

La classe de maître donnée par un artiste de renom est un concept attribué au pianiste virtuose Franz Liszt, premier président de l’Académie de musique de Budapest. Alors que des élèves interprètent des compositions pour piano, l’enseignant donne des commentaires constructifs sur leurs performances, créant ainsi des occasions d’apprentissage inestimables pour l’interprète et le public. Les élèves reçoivent des conseils individualisés et pertinents pour affiner leur art tandis que le public apprend par procuration et découvre de quelle façon les conseils d’un maître améliorent les performances des élèves.

LE PIANO, UNE DANSE

Il y a tant à apprendre, dit M. Cloutier. On doit y mettre le temps pour acquérir une bonne indépendance des deux mains. Jouer du piano ne mobilise pas uniquement les mains ni uniquement le cerveau, explique-t-il aux élèves. C’est une activité qui implique tout le corps. Une bonne position est indispensable. Tout le corps participe à l’interprétation du morceau de musique. Des pieds qui utilisent les pédales jusqu’au bout des doigts pour frapper les touches. Du pain sur la planche pour l’élève et le maître-enseignant. Une véritable danse, nous semble-t-il!

MOMENTS LUMINEUX

De 13 à 19 ans, c’est la tranche d’âge où les jeunes instrumentistes approfondissent leurs connaissances musicales (jeu et solfège) et commencent à définir leur sensibilité de pianiste. C’est l’âge de l’éclosion des talents : interprétation, présentation et pratique. Pour éviter d’en faire une expérience terrifiante pour l’élève, Hugues Cloutier se donne cœur et âme pour les aider en leur faisant comprendre l’esprit du morceau afin de mieux l’interpréter. Trois heures de pur délice, dans une ambiance d’étude musicale, drôle, détendue et instructive, autant pour les élèves que pour les spectateurs qui, entre des moments graves et sérieux, ont souri agréablement, ri de bon cœur et même, à un moment donné, pratiqué leur doigté sur leurs genoux : 1 – 3, 2 – 4. Une ambiance particulièrement conviviale.

DE CŒUR ET D’ACTION

L’instigatrice de l’événement, Louise Morin, qui enseigne la musique (piano et harpe) en privé, est une personne de cœur et passionnée de cet art. C’est aussi une femme d’action. Depuis plus de quarante ans, elle transmet son savoir à de nombreux élèves, dont certains présentent une déficience intellectuelle et d’autres qui se sont rendus au conservatoire ou qui se destinent à l’enseignement. « Je souhaite démocratiser la musique, la rendre accessible à tous, dit Mme Morin. D’un projet à l’autre ou lors de concerts, je veux que mes élèves vivent des moments enrichissants et stimulants. »

Tous les élèves ainsi que l’assistance n’ont eu que des éloges pour remercier Louise Morin, ainsi que le maître Hugues Cloutier pour cette enrichissante activité culturelle qui a été grandement appréciée. Et qu’on aimerait voir se reproduire.


Auteur/trice

Ingénieur forestier pour Domtar Woodlands, la Société d’État REXFOR et puis à son compte, Gaston a pris sa retraite en 2006. De retour sur les terres de sa jeunesse et fort d’un baccalauréat en Études littéraires, il se consacre à l’écriture tout en collaborant avec L’Indice bohémien depuis 2016 à la rédaction de textes et à la distribution du journal.