À l’instar de plusieurs activités économiques essentielles, le secteur bioalimentaire a subi les effets dévastateurs de la pandémie. Malgré tout, depuis quelques années, la production bioalimentaire a le vent dans les voiles dans la région. À l’aube de l’ouverture de la saison des marchés publics, faisons le point sur l’importance de cette industrie.

« La crise sanitaire a rappelé l’importance de l’industrie bioalimentaire, la positionnant au rang des services névralgiques à la population », nous rappelle Mariella Collini de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

TOUR D’HORIZON

En 2019, selon les données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), le secteur bioalimentaire représentait 5 % du produit intérieur brut (PIB) régional, avec un volume d’emplois directs soutenus d’environ 8 400 emplois, soit 11 % du marché de l’emploi. Selon le Profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec – Estimations pour l’année 2019, la production laitière occupe une part de 30 %, suivie de la production bovine à 15 %, des pommes de terre à 10 %, des céréales et oléagineux à 10 % et des œufs à 5 %.

Les 551 fermes inscrites au MAPAQ occupent une superficie totale de 189 718 hectares, ce qui représente 30 % de la zone agricole de la région.

Les activités de transformation distinctives sont les fromageries, les chocolateries, les microbrasseries et les usines de transformation du lait. Parmi les 203 fermes présentes sur le territoire, 44 entreprises régionales ont obtenu une certification biologique.

CULTIVER AUTREMENT

Les productrices et producteurs régionaux bioalimentaires doivent parfois faire preuve d’ingéniosité pour déjouer les pièges de Dame nature, soit les gels tardifs, une saison de croissance plutôt courte et des sols argileux. Malgré ces embûches, les superficies cultivées en Abitibi-Témiscamingue pour de la production végétale autre que fourragère ne cessent d’augmenter. Entre 2012 et 2019, le MAPAQ estime qu’elles ont augmenté de près de 74 %.

Alors que de plus en plus de municipalités du Québec permettent la mise en place de jardins en devanture des maisons, un producteur maraîcher a décidé d’occuper au maximum son terrain à La Sarre afin de développer une entreprise maraîchère. En 2020, Vincent Fluet a démarré son projet d’agriculture urbaine pour augmenter la sécurité alimentaire. Et comme il est plutôt conséquent dans ses actions, il écoule sa marchandise dans la communauté et fait ses livraisons de panier en vélo ou en véhicule électrique. Comme si ce n’était pas assez, il compense ses émissions relatives au chauffage, notamment par l’achat de crédits carbone.

MISE EN MARCHÉ DE PROXIMITÉ

La mise en marché de proximité permet la commercialisation des produits dans un rapport très étroit entre les productrices et producteurs et les consommatrices et consommateurs. Cette proximité, par l’entremise des marchés publics, favorise également l’accès à des aliments sains et frais dans les communautés. De plus, cette forme de commercialisation permet de réduire de façon importante le transport, limitant les GES émis par aliment. De plus, cela favorise également une diminution du gaspillage des aliments sur les étalages des épiceries.

Les SADC de la région ont mis sur pied une plate-forme en ligne, Goûtez AT, qui rassemble l’ensemble des productrices et producteurs ainsi que des agrotransformatrices et agrotransformateurs alimentaires de la région. Consultez leur fiche afin de savoir comment vous procurer leurs produits en dehors de la saison des marchés publics.

En 2021, on ne retrouvait pas moins de sept marchés publics dans l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue. Entre 2020 et 2021, le nombre d’exposantes et exposants présents dans les marchés a crû, tout comme le nombre de visiteurs et visiteuses, qui a augmenté d’environ 10 000 personnes. Il est prévu que la saison 2022 sera tout aussi exceptionnelle.

Et vous, fréquenterez-vous les marchés de la région?


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