Du 5 au 28 mai prochains, la galerie Rock Lamothe – Art contemporain, située sur la 8e rue à Rouyn-Noranda, présentera le tout nouveau corpus de peinture de l’artiste visuelle Ariane Ouellet. Résultat d’une période de création étalée sur les deux dernières années, la nouvelle série invite la spectatrice et le spectateur dans un monde lumineux où le corps et la nature se répondent.
Le thème de cette nouvelle exposition émerge de la première période de confinement au printemps 2020. Pour l’artiste, cette période de repli forcé est devenue l’occasion de ralentir, d’observer, de ressentir, d’interroger le sens des choses et de la vie, la nature des liens qui unissent les humains. « Isolée à la maison avec les enfants, j’ai vécu cette période comme une bénédiction : profiter des petits instants, simplifier la journée, prendre le temps de se regarder vivre », explique Ariane. On peut d’ailleurs ressentir à travers les tableaux cette absence de mouvement, où l’action est réduite au minimum sans que l’intensité n’en soit jamais affaiblie. « Il n’y a pas d’action. Le fil conducteur qui relie entre elles les œuvres est cette présence insaisissable et mouvante qu’est la lumière, matière vivante et éternellement changeante, à l’instar de l’enfant qui grandit », confie l’artiste.
Les portraits d’enfants sont d’ailleurs l’élément principal de la plupart des tableaux, tantôt d’une facture plus classique, tantôt proposant des portraits hybrides où les corps se mélangent aux feuillages des arbres. Les œuvres plus récentes de la série proposent des explorations chromatiques plus audacieuses, ajoutant avec plaisir un peu de fluo ici et là.
« La démarche du portrait est dans mon travail depuis longtemps avec la photographie documentaire en noir et blanc qui a été au cœur de mes premiers projets. J’ai toujours continué à faire des portraits en photo, car j’aime ce contact avec les gens, mais je gardais mon travail en peinture pour explorer autre chose », explique Ariane Ouellet, qui a habitué son public à des œuvres abstraites très colorées, visuellement à l’opposé de son travail photographique. Cependant, ce changement dans sa pratique en peinture s’est produit après avoir commencé à peindre des murales. « Ça a transformé ma pratique d’atelier de façon presque radicale », raconte l’artiste, qui avoue avoir du mal à retrouver les petits formats des tableaux de galerie après une saison de murales à travailler sur des formats immenses.
Ce qui la propulse? « C’est probablement un besoin de pérennité qui m’a poussée, jadis, à la photographie documentaire; ce désir de m’ancrer dans le temps, de marquer un passage. C’est le même besoin qui me conduit aujourd’hui dans cette série de tableaux contemplatifs qui a comme sujet la lumière changeante comme la météo, silencieuse et inexorable comme le temps qui passe », explique l’artiste. Ariane Ouellet aimerait présenter cette exposition ailleurs dans la région ou au Québec, si l’occasion se présente.