En mai, l’auteure Amy Lachapelle rentre chez elle, à Ville-Marie au Témiscamingue, pour une édition en chair et en os du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue. « C’est un moment fébrile pour moi d’arriver avec mes collègues auteurs et de pouvoir leur montrer mon coin de pays. On fait plusieurs salons, mais arriver dans un endroit où je connais beaucoup de gens, c’est spécial », commence Amy Lachapelle, qui habite maintenant à Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie. « Un salon du livre, c’est une peu une fête et de beaux moments de contacts humains », enchaîne-t-elle.
Depuis son premier roman publié à l’âge de 24 ans, une quarantaine de livres se sont ajoutés. Au départ, l’écriture n’était ni un rêve ni même une réelle perspective de carrière. Au moment de créer Les Éditions les Z’ailées, avec sa sœur, Karen, Amy Lachapelle était encore à se définir. « J’ai eu beaucoup de misère à savoir quoi faire dans ma vie. J’avais étudié en communications, ce qui m’ouvrait plusieurs portes. Ma sœur voulait partir une maison d’édition, je me suis jointe à son idée et c’est elle qui m’avait lancé le défi d’écrire mon premier roman », précise-t-elle.
Au départ, les Z’ailées publiaient aussi des ouvrages destinés aux adultes, mais rapidement, un élan jeunesse s’est imposé à Amy Lachapelle. « Il faut dire que je n’étais pas vraiment loin de mon adolescence au moment d’écrire mon premier livre. J’avoue aussi que je ne savais pas trop quoi raconter à un public adulte, alors que j’étais prête à explorer plusieurs thèmes avec les jeunes », confie-t-elle.
UN TERREAU FERTILE
« J’ai cliqué avec ce lectorat, l’énergie, la vibe… Les jeunes sont très généreux. En fait, ils sont vrais et ne sont pas là pour te faire plaisir. Tu sais ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils n’ont pas aimé. On sent aussi qu’on peut allumer une étincelle. Se faire dire “grâce à toi, j’ai lu mon premier livre”, c’est très énergisant », dit-elle.
Convaincue que la lecture apporte de nombreux bienfaits, Amy Lachapelle, qui a toujours un peu baigné dans les livres, ne cherche pas à faire la morale. « Mon objectif est d’abord de les divertir et de les emmener au plaisir de lire. Lorsqu’un jeune me dit, “Je n’aime pas lire”, je réponds souvent, “Parce que tu n’as pas trouvé le bon livre” », dit-elle tout simplement.
L’INSPIRATION RETROUVÉE
Sans être en panne sèche, l’auteure reconnaît que les derniers mois ont été tranquilles. « J’avais tout le temps pour écrire, mais pas l’inspiration. Disons que les quatre murs de ma maison ne changeaient pas de couleur! »
Cela dit, avec le retour des salons et des tournées scolaires, « nous avons reparti la machine pour de vrai! », se réjouit-elle, se disant nourrie par les discussions et projetant déjà replonger dans l’écriture très prochainement.
Après Trois-Rivières, Edmundston au Nouveau-Brunswick et Québec, le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue viendra clôturer « la saison des salons », comme disent les auteurs. « Et à Ville-Marie, à quelques minutes du bord du lac, c’est quasiment des vacances », conclut Amy Lachapelle.