Nous sommes en 2020. Patrick Nino Oloumane vient d’arriver à Rouyn-Noranda. Il est inscrit au doctorat en sciences de l’environnement à l’UQAT. La pandémie de COVID-19 l’oblige au confinement. Pour tuer le temps, il se promène sur les réseaux sociaux. Il tombe sur la page Instagram de Callen Schaub, artiste peintre abstrait établi à Montréal. Oloumane fait défiler les photos et découvre son travail. Il est fasciné par la simplicité technique de l’artiste et la beauté de ses tableaux. Il s’en inspire pour fabriquer des toiles pour décorer son appartement. Comme Schaub, il pratique la peinture abstraite à l’acrylique. Très rapidement, sa motivation initiale se mue en projet artistique, sa velléité étant nourrie par un désir de raconter le monde. C’est la sérendipité : la peinture est le moyen d’expression idéal. Oloumane décide alors de consacrer du temps à l’apprentissage des techniques de la peinture abstraite et du dessin au fusain. Il travaille sa technique. D’un tableau à l’autre, il extériorise ses affects et affine sa vision du monde. Il a présenté sa première exposition, Rouah, à L’Atelier les Mille Feuilles à la fin du mois de mars dernier. 

« Rouah signifie “Esprit de vie” », confie l’artiste. C’est un titre qui lui permet de réfléchir sur l’universalité. En effet, Oloumane considère que, nonobstant les différences, les êtres humains sont portés par une quête commune : celle de la vie. C’est cet esprit de vie qui l’anime et qui lui donne envie d’aller à la rencontre de l’autre. Ainsi, sa peinture n’est pas une démarche autotélique, mais une tentative de dialogue avec l’autre en valorisant ce qui transcende les différences. 

Oloumane décrit son processus créatif en deux temps. Pour ses dessins au fusain, il se plonge dans des moments de méditation, de lecture et d’observation. Ensuite, il passe à une étape de mise en scène où il conceptualise ses idées. Cette deuxième étape débouche sur la séance photo qui, elle-même, précède la réalisation du dessin. Pour la peinture, il procède tout autrement. Selon lui, le processus est plus spontané, mais aussi plus complexe. En effet, il essaie toujours de traduire une pensée lorsqu’il peint. Cependant, la mise en scène et la composition du tableau se réalisent de manière concomitante.  

Depuis sa première exposition, l’artiste travaille sur de nouveaux projets. Il collabore, entre autres, avec un organisme à but non lucratif pour réaliser une série de portraits. Par ailleurs, il prépare une exposition pour la fin de l’année, tout en poursuivant sa recherche doctorale. 


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