Depuis presque quatre décennies, Mario Melançon est le chauffeur privé des invités au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Derrière le volant de la voiture qu’on lui confie, il est au service de ces personnalités publiques – réalisateurs, acteurs, producteurs, distributeurs, journaliste, etc. – qui sont de passage à Rouyn-Noranda pour la durée des festivités. Au fil des ans, il a conduit près de 2000 personnes ici et là, au gré de leurs déplacements et de leurs demandes particulières.

Le FCIAT en était à sa 40e édition du 30 octobre au 4 novembre dernier. M. Melançon fait partie de l’aventure depuis les premières années de l’événement. C’est son bon ami Jacques Matte, président du CA et cofondateur du Festival, qui lui a confié cette responsabilité. Au début, seul conducteur, il suffisait à la demande puisqu’il n’y avait que des projections en soirée. Au fil des ans, le Festival a pris de l’ampleur, de sorte qu’aujourd’hui, il faut une équipe de six chauffeurs pour coordonner les déplacements des invités internationaux faisant partie de la centaine de productions à l’affiche. Toute une gymnastique!

Des souvenirs et des anecdotes au sujet de ses rencontres avec les amoureux du 7e art, il pourrait en écrire un livre. Bien souvent, la première impression du Festival passe par l’accueil du conducteur qui attend patiemment les invités à l’aéroport. Ensuite, à faire la navette entre l’aéroport, le théâtre, l’hôtel, les restaurants, sans oublier les détours au bar, à la pharmacie, à la SAQ, et maintenant à la SQDC, les visages deviennent familiers et des liens se tissent.

Mario Melançon se rappelle cette époque où l’horaire du Festival lui laissait amplement le temps d’accompagner les invités à certaines activités organisées. Entre autres, il garde un doux souvenir de l’actrice allemande Angela Winkler qui faisait partie du gratin invité lors de la 3e édition du Festival. Il l’a conduite à Amos afin qu’elle rencontre les étudiants d’un cours de cinéma et à Pikogan, pour visiter la communauté. D’ailleurs, c’est chez la famille Melançon que le jeune enfant de l’actrice a élu domicile. « Il fallait quelqu’un pour le garder. Je l’ai amené chez nous quelques jours. »

Claude Lelouche, un géant du cinéma français, a été une rencontre marquante. Mario Melançon l’a accompagné à une partie de chasse aux faisans, à Latulipe au Témiscamingue, en compagnie d’autres invités de marque, tels que Jean-Claude Lauzon et Jean-Claude Labrecque. Lelouche, il l’a aussi accompagné dans une boutique alors que ce dernier voulait absolument s’acheter une chemise de chasse à carreaux, une séance de magasinage qu’il n’est pas près d’oublier.

Que dire des moments passés avec Serge Gainsbourg et de l’interminable file d’attente de journalistes, chacun voulant obtenir une entrevue le matin, moment de la journée où il était probablement dans un meilleur état pour répondre aux questions? « Habile comme ça ne se peut pas, Gainsbourg réussissait à convaincre chaque journaliste qu’il venait de donner sa meilleure interview à vie. »

Jean-Marc Vallée, Armand Vaillancourt, Gérard Darmon, Damien Bonnard, André Melançon, Andrée Lachapelle, André Forcier, Pierre Richard, Karine Vanasse, Lothaire Bluteau… La liste de ces gens qui lui sont sympathiques et avec qui « ç’a cliqué » est interminable. Et c’est loin d’être terminé puisque Mario Melançon n’a pas l’intention de mettre fin à son service de chauffeur privé. « Tant que la santé va me le permettre! Ces gens-là, c’est des créateurs, des artistes, des gens curieux avec qui c’est intéressant de discuter. »


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.