Par son métier, d’abord journaliste à NRJ de Rouyn-Noranda et chroniqueur culturel, puis journaliste et réalisateur chez ICI Abitibi-Témiscamingue maintenant, Marc-Olivier Thibault a rencontré de nombreuses personnalités de la région. Certaines ont été marquantes, et voilà que l’homme de radio a troqué son micro pour son appareil photo afin d’immortaliser ces gens de la région dont il a croisé la route. Le 21 mai, au Bar-Librairie Livresse de Rouyn-Noranda, et le 22 mai, à la Galerie du livre de Val-d’Or, il lançait Portraits de personnalités publiques de l’Abitibi-Témiscamingue – Volume un.

« Mon but avec ce livre est de rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont occupé et occupent toujours une place dans l’espace public de l’Abitibi-Témiscamingue. J’ai voulu faire un livre d’art avec un apport informatif. La prise d’images s’est faite candidement; la plupart des photographies sont en lumière naturelle, à main levée et avec toutes ces petites imperfections que l’on ne peut contrôler. Au moment de la prise de photo, j’ai discuté avec mes invités, tout en prenant des images. Le résultat? Sur 90 % des photographies, le sujet a les yeux fermés ou fait la grimace, mais sur les 10 % restant, il est d’un naturel magnifique. Ce sont ces moments que j’ai conservés pour le livre », peut-on lire dans l’avant-propos.

Cette idée lui est probablement venue à l’esprit en sillonnant les routes de la région. « J’ai toujours mes idées en voiture. » Les personnalités choisies, il les connaissait presque toutes. La diversité des secteurs d’activités, la représentativité des cinq territoires de MRC de l’Abitibi-Témiscamingue et l’inclusivité étaient ses principaux critères de sélection.

De cette première recherche sur le terrain, il en conserve des souvenirs mémorables. Sa rencontre avec Gilles Hamel, journaliste de l’actualité régionale pendant de nombreuses années, a été particulière. « Il venait de recevoir un diagnostic de cancer avec une courte espérance de vie. Quand je l’ai appelé, il ne m’a pas laissé finir qu’il acceptait le projet. Je pense qu’il le prenait comme un hommage. La séance photo aussi a été touchante, il était d’une lucidité spectaculaire face à la mort. Très fort, je trouve. C’est pourquoi j’ai mis les photos en noir et blanc. » Gilles Hamel est décédé le 28 mars 2021, quatre semaines après la séance.

Avec François Gendron, ç’a été amusant. Marc-Olivier Thibault n’a pas réussi à placer un mot. « François jase beaucoup. » « Intéressante » est le qualificatif utilisé pour parler de sa rencontre avec Richard Kistabish, homme politique d’origine anicinabe. « Il était impressionné que je connaisse le photographe Edward Curtis qui a photographié les communautés autochtones du pays au début des années 1900. Richard voulait une photo à la Curtis, c’est-à-dire très frontale. C’est ce qu’on a fait. Et elle est superbe. »

Du contenu à la production, cette publication est 100 % régionale. Ce premier volume suppose qu’il y aura une suite… ce sera une trilogie. La sortie du prochain tome est espérée pour l’été 2022. Déjà, les exemplaires s’envolent rapidement. On se laisse charmer par la simplicité du concept et par cet art photographique qui semble à la fois organisé et improvisé. C’est le genre de livre que l’on intègre à notre décor en le laissant traîner volontairement sur la table du salon pour le feuilleter encore et encore.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.