L’organisme culturel anicinabe Minwashin s’associe avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) et Tourisme Abitibi-Témiscamingue à travers sa démarche Culturat, pour lancer le projet Odeimen, qui intègrera les arts et la culture anicinabe dans huit établissements de soins de santé de la région. En langue anicinabe, le mot « odeimen » découle d’une légende. Il désigne la fraise, mais aussi les soigneurs et les guérisseurs.
« La mort de Joyce Echaquan nous a tous bouleversés, confie Richard Kistabish, président de Minwashin. Elle a réveillé l’urgence de travailler avec le système de santé pour que les membres des communautés puissent s’y référer sans crainte. Un projet comme celui-ci est une opportunité de présenter les œuvres de nos artistes à la population régionale, de les faire connaître et rayonner. Mais c’est surtout une ouverture pour la culture anicinabe dans les établissements de santé. »
Les artistes issus des Premières Nations originaires de la région sont appelés à répondre à un appel d’offres. Celles ou ceux qui seront choisis devront créer chacun une œuvre qui sera affichée dans l’un des établissements du CISSSAT. « Ce projet va bien au-delà de l’art. C’est une opportunité de rapprochement, de dialogue, de partage qui pourra se traduire de multiples façons, avec une ouverture de part et d’autre, en se laissant guider par les besoins exprimés », affirme Caroline Roy, présidente-directrice générale du CISSSAT. Cette démarche sera aussi documentée par Marie-Pierre Renaud, étudiante au doctorat en études autochtones à l’UQAT, dont la recherche porte sur la sécurisation culturelle.