L’année 2021 sera celle de la 15e édition de la Biennale internationale d’Art miniature (BIAM) de Ville-Marie, qui se déroulera du 4 juin au 5 septembre à la galerie du Rift. Selon Émilie B. Côté, coordonnatrice, l’événement fondé en 1992 par Joanne Poitras et Danielle Desjardins émanait d’une envie de rejoindre le monde malgré le caractère éloigné, voire isolé, du Témiscamingue. Avec le temps, la population a développé un véritable sentiment d’appartenance envers la BIAM. C’est sur le parcours historique cet événement devenu incontournable que se penchera cette édition.
RÉTROSPECTIVE
Ce sont 135 nouvelles œuvres miniatures de 53 artistes issus de 11 pays qui seront exposées à la BIAM. Elles ont en commun d’être réalisées par les ex-participants à la BIAM ayant reçu un prix lors de leur passage, ce qui permettra de constater l’évolution de leur art au fil des ans. Selon Émilie B. Côté, les artistes contactés étaient enthousiastes et honorés par cette occasion d’afficher à nouveau leur travail sur les murs du Rift.
Une exposition portant sur l’histoire de la BIAM sera également présentée. On pourra entre autres y voir 12 des 14 œuvres ayant remporté le grand prix des éditions passées. Émilie B. Côté souligne que retrouver les œuvres et les artistes gagnants de chaque édition a nécessité un travail de recherche considérable, mais qu’il était important de profiter de cette édition pour faire une rétrospective : « Quand on se rend compte qu’on est là depuis trente ans, ce n’est quand même pas rien de regarder en arrière et de faire un temps d’arrêt pour regarder tout le chemin parcouru, la qualité de l’événement dans son ensemble. Il n’y a pas une année où il n’y a pas quelque chose d’extraordinaire qui est arrivé. C’est de reconnaître l’ampleur de la biennale pour le milieu et pour les artistes. »
IMPACTS
L’ampleur qu’évoque Émilie est tangible, alors que la fondation de la BIAM a permis la naissance d’un véritable réseau puisque d’autres événements du même type sont apparus dans les années suivantes. Émilie pense aussi que la BIAM stimule la création des artistes : « Ça les fait sortir de leur zone de confort, ça fait réfléchir les artistes autrement à leur pratique parce qu’ils doivent continuer ce qu’ils font habituellement, mais sur un format restreint. Je pense qu’il y a beaucoup d’artistes aussi dont la pratique a été influencée par la miniature, mais qui ne l’auraient peut-être pas été sans l’existence de la BIAM. »
VERS L’AVENIR
Parmi les nouveautés présentées cette année, on compte entre autres la numérisation d’œuvres miniatures par le cinéaste Serge Bordeleau. Une fois visionnées avec des lunettes de réalité virtuelle, ces œuvres apparaîtront en format monumental, comme s’il s’agissait de sculptures extérieures ou de projets de grande envergure.
Le volet numérique pourrait prendre de plus en plus de place dans les années à venir, alors que l’équipe profite de cette quinzième édition pour faire le point et se questionner sur sa vision quant à l’avenir de la BIAM. Alors que la prochaine édition n’aura lieu qu’en 2024, Mme B. Côté exprime le désir de profiter cette période pour se pencher sur la question : « On veut revamper la BIAM, peut-être changer quelques éléments dans la formule. On aimerait vraiment sortir des sentiers battus et faire de cet événement-là quelque chose de plus grand, un événement en art contemporain qui devient un incontournable, encore plus qu’il ne l’est déjà. »
Pour consulter la programmation complète de la 15e BIAM, rendez-vous sur le site Web du Rift.