Le jour tombe ou la nuit se lève. Je ne sais pas, c’est à toi, dont les yeux parcourent ces lignes, de décider. Tu marches à travers une forêt. Tout est vivant. Le soleil passe doucement derrière les arbres. La lumière change. Tu marches pour rejoindre le sentier que tu avais laissé plus tôt. Sans t’énerver, tu as le temps, tu te le donnes, il n’y a rien à craindre.

Un écureuil crie, tu t’approches pour mieux l’entendre et le voir. Il ne fuit pas. Tu t’approches encore plus et tends l’oreille pour comprendre ce qu’il raconte. Tu ne saisis pas, mais te dis qu’il te dévoile surement quelque chose…

Tes jambes, ton corps frôlent les fougères, les aulnes, les épinettes. Tu te laisses émouvoir avec bonheur. Tout est si naturel. Puis, juste avant d’emprunter le sentier, tu t’arrêtes devant cet immense pin rouge, celui-là même qu’autrefois, tes amies et toi, aviez surnommé Solitaire. Tu lèves la tête, regarde les branches qui bougent sous un doux vent puis tu sers cet arbre aussi fort que possible dans tes bras. Avant de descendre jusqu’au lac en reprenant le sentier. Partout autour, ça sent le bois, ça sent l’été qui vient, ça sent la vie…

Le temps venu, de retour chez les humains, tes jambes te porteront dans les rues, les ruelles, les commerces et les maisons. Bientôt, tu te permettras d’approcher tes semblables si longtemps, trop longtemps, solitaires. Tu le feras avec bonheur et soulagement. Tu marcheras sans crainte parmi nous et te pencheras tout prêt pour mieux saisir nos secrets.

Tu nous contempleras sous tous nos angles. Nous partagerons des repas, des blagues ou des peurs. Tu inventeras des histoires avec nous. Tu rêveras avec nous! Tu lèveras parfois les yeux aux cieux pour contempler les nuages et leur lumière. Le temps venu, tu serreras longuement, très fort et très longuement, celles et ceux que tu aimes. Tu les prendras enfin dans tes bras. Partout autour, ça sentira léger, ça sentira nouveau.

Et ça goûtera la vie démasquée.


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