C’est pour combattre les affres du déracinement et favoriser l’intégration à leur nouvelle communauté de Val-d’Or ou d’ailleurs en Abitibi-Témiscamingue que des immigrants originaires d’un même pays ont fondé des associations pour se réunir et soutenir les nouveaux arrivants. Pour documenter cette réalité, L’Indice bohémien s’est intéressé de plus près à deux d’entre elles : l’Association des Valdoriens d’origine camerounaise (Camerval) qui, cela dit, réunit aussi des Camerounais d’autres municipalités, dont Rouyn-Noranda, et l’Association des Ivoiriens de l’Abitibi-Témiscamingue (Asivat), qui réunit les Ivoiriens de toute la région. Ces deux associations fondées il y a environ quatre et deux ans, respectivement, répondent à un besoin d’échange, de créativité et de solidarité qui se manifeste par l’organisation d’activités sociales diverses et par la participation active au rayonnement de l’Abitibi-Témiscamingue. Camerval regroupe plus de 35 familles, tandis qu’Asivat compte environ 45 membres. 

 

Les deux associations attachent une attention toute particulière aux nouveaux arrivants. Elles font beaucoup pour attirer de nouveaux compatriotes à Val-d’Or et lorsqu’ils arrivent c’est le bouche-à-oreille qui les réfère à euxAinsi, Tano Hubert Konan, dAsivat, raconte une anecdote : « Il s’agit d’un Ivoirien qui était en Côte d’Ivoire et qui voulait immigrer à Val-d’Or. Il a téléphoné à la Ville de Val-d’Or qui l’a mis en contact avec moi. Après des communications par cellulaire, nous lui avons trouvé un logement équipé d’un matelas pour passer sa première nuit. Lorsqu’il est arrivé, nous l’avons accompagné partout pendant une semaine dans ses premières courses (Services Canada pour son numéro d’assurance sociale, à l’hôpital pour sa carte d’assurance maladie, etc.). Finalement, il est resté dans sa maison un an et demi. » 

 

« L’Association constitue une ambiance familiale où chacun peut échanger sur ses expériences, qu’il soit frappé par le malheur ou bien qu’il soit dans la joie », confie Francis Talla, de Camerval. Les femmes dAsivat, nous dit Tano, cuisinent à tour de rôle selon un programme bien établi lorsqu’une femme ou la femme d’un membre de l’association accouche. 

 

Pour se faire connaîtreCamerval organise notamment une journée de la culture qui rejoint toute la population. Si tout va bien, Asivat compte en organiser une aussi. La Journée camerounaise comprend de la danse pour les enfants et les adultes, de la gastronomie traditionnelle, une exposition d’objets culturels du Cameroun et une présentation sur le Cameroun. L’Asivat, quant à elle, organise le Noël des enfants et la fête du Nouvel An.  

 

Ces associations expriment également ce qu’elles pensent de sujets aussi sensibles que le racisme. C’est ainsi que Tano a été interviewé par TVA et Radio-Canada lors des évènements liés à la mort de George Floyd. Louis Bonheur, de Camerval a pu être entendu à ICI RDI et Francis, sur les ondes de TVA. 


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.