Mes liens sanguins
brisés en hémorragie interne
mon corps est un vase
empli jusqu’à la gorge
de l’opacité des deuils anciens
je ravale la marée
pare-soleil abaissé
sur les eaux rouges stellaires
je ramasse mes pieds
pointés vers les cieux
les rassemble en point de chute
les sangs étourdis
remontent jusqu’au cœur
j’interroge l’envie
radars gonflés
seins alignés contre les astres
j’élève sur les amas de terre froide
l’idée de la jouissance
cassable comme une branche sèche
j’aimerais être
verdoyante d’espace
mouvante d’herbes hautes
et de feuilles au vent
j’aimerais être
marécageuse jusqu’aux genoux
rapatriée de fauves rivières
les cheveux auréolés de courants vifs
j’arrive au monde en retard
dans le lac amniotique
je retiens mon souffle