L’année 2018 a été une année électorale où les Québécois ont multiplié les initiatives citoyennes pour que l’environnement devienne un enjeu prioritaire au Québec. La mobilisation citoyenne autour du projet de Dominic Champagne, le Pacte pour la transition, a recueilli plus de 259 000 signatures en quelques semaines seulement. Le 10 novembre dernier, le collectif citoyen La planète s’invite au parlement a réuni des dizaines de milliers de personnes partout au Québec pour signifier au nouveau gouvernement caquiste que l’environnement doit être une priorité. La Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique a été déposée aux quatre coins de la province, notamment à Amos et à Rouyn-Noranda, et appuyée par des centaines d’organisations municipales au Québec.
Cependant, nous avons malheureusement constaté cette année que le Québec n’est non seulement pas du tout en voie d’atteindre sa cible de réduction de gaz à effet de serre pour 2020, mais qu’il est la deuxième pire province du pays en matière de production de déchets au sein de l’OCDE (près d’une tonne produite annuellement par habitant). Les entreprises et les industries devront donc se mobiliser pour mettre de l’avant des pratiques d’économie circulaire et réduire leur production de déchets.
MOBILISATION RÉGIONALE
Dans la région, de nombreux sujets environnementaux ont touché les citoyens. En mars 2018, on apprenait que Luc Blanchette, ancien ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, abandonnait à leur sort les caribous forestiers de Val-d’Or, un an après la saga du transfert vers le Zoo sauvage de Saint-Félicien (transfert finalement annulé). Une pétition pour demander la sauvegarde de la harde a cumulé pas moins de 17 000 signatures. En septembre dernier, une marche pour les caribous, organisée par Action boréale et Greenpeace Canada et rassemblant plusieurs citoyens, a eu lieu dans les rues de Rouyn-Noranda.
En avril dernier, des citoyens ont formé le Comité citoyen de protection de l’esker à la suite de nombreuses inquiétudes concernant la localisation du projet Authier de Sayona Québec Inc. et son impact sur l’esker à proximité. De plus, de nombreuses personnes étaient présentes aux séances d’information publiques du promoteur ainsi qu’aux réunions du conseil municipal de La Motte. À ce jour, la pétition demandant des audiences publiques cumule 3360 signatures. Il est à noter que le projet Authier n’a toujours pas été déposé auprès du gouvernement du Québec et que l’étude de faisabilité du projet n’est pas encore disponible.
DOSSIERS CHAUDS NATIONAUX
Alors que le Québec s’était mobilisé pour refuser la venue du projet Énergie Est sur ses terres en 2017, mettant ainsi fin à la saga pétrolière sur son territoire, le gouvernement fédéral a acheté le pipeline Trans Mountain dans l’Ouest canadien, ce qui est en totale dichotomie avec les engagements pris pour réduire l’empreinte environnementale du pays, soulevant un tollé en Colombie-Britannique. À cela s’ajoute la construction d’un gazoduc, alimenté par le gaz naturel des sables bitumineux d’Alberta, traversant le Québec d’ouest en est pour alimenter un futur complexe méthanier à Saguenay.
Souhaitons que la mobilisation citoyenne se poursuivre en 2019 afin que les enjeux environnementaux soient enfin au cœur de nos choix sociétaux!