Je ne suis pas une chasseresse, mais j’aime bien chasser les bonnes histoires. Autour d’un bon repas en famille, Alexandre Bélanger a bien voulu me parler de sa passion : la chasse à l’arc.

Comment as-tu commencé à chasser à l’arc?

Premièrement, j’ai commencé avec la carabine vers 12 ans pour chasser surtout le petit gibier. Mon père m’emmenait avec lui au camp de chasse de mon grand-père, mais il ne se passait pas grand-chose. Devant le manque de résultats, j’ai décroché durant l’adolescence. Vers 1996, des amis de mon père nous ont initiés au tir à l’arc. Nous avons commencé à chasser et à avoir du succès vers 1997, à Maniwaki où on chassait le chevreuil en famille. La chasse à l’orignal est venue par la suite.

Retournerais-tu à la carabine?

Non, mais j’ai gardé la carabine de mon grand-père au cas où. À la carabine, tu peux rester dans ta tour et tirer l’orignal à 300 mètres (1 000 pieds) entre deux canettes de bières. La bête meurt sans se rendre compte de ce qui se passe. L’arc a une portée de 30 à 38 mètres (100 à 125 pieds). La proximité est telle que tu peux sentir, écouter respirer la bête. Tu établis une relation avec elle, tu dois lui faire croire que, toi aussi, tu es un orignal. C’est pourquoi nous préférons la chasse fine, à pied, à la recherche d’une piste. Le défi est de ne pas être repéré par l’animal. Honnêtement, je payerais pour revivre ce que j’ai ressenti lorsque j’ai abattu mon premier chevreuil. C’est difficile à décrire. Après avoir vécu ça, je sais que c’est impossible de reproduire cette sensation avec la carabine.  

Que dirais-tu à quelqu’un qui voudrait commencer la chasse à l’arc?

Il faut d’abord s’exercer à tirer sur une cible et suivre les cours théoriques et pratiques. Tu dois être capable d’atteindre des zones vitales. Mon père et moi avons fait partie du club d’archers de La Sarre et avons participé à quelques compétitions pour devenir de plus en plus habiles. Ça prend beaucoup de persévérance et de patience.

Est-ce quelque chose que tu vas léguer à tes enfants?

Mon garçon et ma fille ont leur arc et sont capables de tirer. Ils viennent avec moi lorsque je vais faire des tirs aux mois d’août et de septembre. Ils ont de l’intérêt parce que je le fais. Cette année, mon garçon viendra avec moi pour voir comment ça se passe, même s’il n’a pas encore l’âge de tirer. À 12 ans, si mon fils le désire, il suivra son cours et nous accompagnera.

Je remercie Alexandre Bélanger et mon amie Anne-Marie Bégin de m’avoir accueillie chez eux à Sainte-Germaine-Boulé et de m’avoir permis de découvrir la chasse à l’arc.


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!