C’est l’été. Je devrais vous parler de voyages et d’horizons lointains, de bonheurs qui se cachent au coin d’une rue. De sourires qui ne gagnent qu’à être captés, de délices qui n’existent que pour être dégustés. 

Je devrais vous entretenir de l’immense vigueur qui habite notre territoire qui, durant la saison estivale, s’anime d’une énergie si nouvelle qu’on dirait qu’il s’éveille pour la première fois. Je devrais vous vendre notre amour pour la Terre, notre joie de vivre. Notre cri d’exister qui s’exile au-delà des frontières. Notre Culture, si reconnue. Notre Art, si magnifique. 

Je devrais vous vendre l’expérience. Le nec plus ultra du bon citoyen heureux. Mais je suis d’humeur différente. Aujourd’hui, j’ai envie de faire un aveu. 

Voilà : la psycho-pop, c’est pas trop mon truc. 

Les « vivre l’instant présent », « s’accepter soi-même » et (grand classique) « y’a rien qui arrive pour rien » de ce monde, je commence à en avoir soupé. « Passer du temps en nature », « se ressourcer », « se retrouver »… On passe notre temps libre à consommer ces phrases sur tous les réseaux possibles, dans nos discussions et nos moments les plus privés, pour finalement repartir dans notre marathon quotidien à la vitesse grand V parce que « c’est la vie qui l’a décidé ». 

Ne perd-on pas justement le temps dont on devrait profiter pour vivre?

Quand on y pense, ça commence à être compliqué d’être heureux. On a besoin de temps seul, de temps à deux, de temps en famille. Il faut se réaliser dans son emploi, prendre de vraies vacances, aller dans les 5 à 7, pas partir trop tôt, pas partir trop tard. Il faut faire confiance et être assez ouvert pour partager sa vie, ses états d’âme et d’esprit, mais garder une place pour un espace privé, quand même. Il faut avoir confiance en soi. Se mettre au défi sans dépasser ses limites. Respecter ses engagements tout en se respectant soi-même. Avoir une vie confortable (mais pas trop), aller dans les restos (mais pas trop), manger bio, acheter local, faire son budget, respecter son budget, réduire son empreinte écologique, être politisé, mais pas fatiguer le monde avec ça; avoir une bonne culture générale, un certain niveau de culture underground, prendre des marches, méditer, pas trop boire de café, et pour l’alcool… ça dépend. Faut bien se donner un petit lousse de temps en temps. 

Il faut être présent pour la famille, surtout. Pas sur un ordinateur ou un téléphone, non, présent pour vrai. Du temps de qualité. Tuné sans interférence. Du vrai haute vitesse dans l’tapis.

Namaste.

Il faut avoir le courage de braver les standards (la société n’a pas à nous dicter ce qu’on doit être, c’est évident), et peut-être le mettre sur Facebook. Ou pas… vous en pensez quoi?

À la longue, je trouve ça essoufflant. Platon lui-même ne saurait pas où la caverne se finit.

Alors à tout ça, cet été, j’ai envie de dire FU** OFF. Vous me trouverez sur mon patio, à regarder mes dahlias (dont je suis bien fière) fleurir, à boire du rosé et à me dire à moi-même à quel point tout est PARFAIT. 

Bonne lecture, et surtout, bon été. xx 


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