Les cinq MRC de l’Abitibi-Témiscamingue résonneront au rythme des cordes pour les concerts automnaux de l’Ensemble Aiguebelle. Sous la direction de Jacques Marchand, chacun des spectacles sera divisé en trois temps et permettra au public de découvrir, en grande première, la pièce inédite Quatre jours dans la vie d’un homme.
Lorsqu’il a entrepris de lancer l’Ensemble Aiguebelle, Jacques Marchand n’avait pas en tête de fractionner l’orchestre symphonique régional, mais bien d’en mettre ses fruits en valeur.
« Le répertoire pour orchestre à cordes est particulier et différent du répertoire symphonique avec ses cuivres, ses vents et ses percussions. Je cherchais une façon d’amener au public ce répertoire plus intimiste, alors j’ai bâti un orchestre de chambre avec 12 musiciens », se souvient-il.
Pour les membres de l’Ensemble Aiguebelle, la tâche est double. Ils doivent suivre les travaux de l’orchestre régional en plus de développer les pièces de leur ensemble de cordes. Cette année, par contre, Jacques Marchand leur a présenté un petit bijou à ses musiciens en leur livrant sa pièce Quatre jours dans la vie d’un homme.
Cette pièce, d’une durée de 30 minutes, occupera une très grande partie des concerts d’octobre. M. Marchand confie que l’écriture a été inspirée du décor qui existait à l’intérieur de l’Agora des Arts, l’ancienne église Notre-Dame-de-Protection reconvertie en lieu culturel. Un nouvel usage avait été trouvé au lieu de culte, mais sur les murs, le chemin de croix n’avait pas disparu.
« Je le trouvais magnifique. J’aime les œuvres d’art religieuses. J’ai été inspiré par la fin tragique du Christ en le considérant non pas comme un Dieu, mais comme un homme. C’est l’origine de ma pièce qui n’est pas une œuvre religieuse, mais une œuvre tragique », prend-il soin de nuancer.
Jacques Marchand est aujourd’hui fin prêt à dévoiler sa pièce écrite en 2009, mais en dormance depuis tout ce temps. Plusieurs raisons expliquent pourquoi il a tardé à le faire.
« Le contexte ne s’y prêtait pas et puis je n’étais pas prêt. Quand on conçoit quelque chose comme ça, le dévoiler, c’est comme si on se montrait les tripes. On n’a pas toujours envie de voir notre souffrance ou notre façon de voir les choses étalée et comme c’est une œuvre assez dramatique, je n’étais pas prêt à la rendre publique. »
Les concerts de l’Ensemble Aiguebelle s’ouvriront avec la pièce de leur directeur suivi de Little Suite for String Orchestra de Harry Somer et de Palladio de Karl Jenkins. La tournée s’amorcera à Amos le 3 octobre, puis se poursuivra à Val-d’Or le 4 octobre, où s’ajoutera une prestation de Gabriel Raby, un jeune violoniste de 12 ans de Senneterre, gagnant du 3e concours Petit concerto.
Les cordes reprendront la route pour revenir à Rouyn-Noranda le 5 octobre, à La Sarre le 7 et finiront leur périple à Ville-Marie le 8 octobre.